L’échographie abdomino-pelvienne : intérêt, déroulement et prise en charge de l'examen

1. Comment se déroule l’acte ?

L’échographie abdomino-pelvienne se déroule en cabinet de radiologie ou à l’hôpital, dans un service d’imagerie médicale. Elle dure en moyenne 15 minutes.

Il sera généralement demandé au patient de se présenter à jeun (4h minimum), ce qui inclut l’absence de tabac et de café. Cette préparation est nécessaire pour visualiser correctement la vésicule biliaire et pour permettre une meilleure exploration du tube digestif. En revanche, il ne faut pas arrêter ses traitements habituels.

Dans certains cas, il sera recommandé de venir vessie pleine (en ayant bu 1 litre d’eau pendant l’heure précédant l’examen), pour une meilleure visualisation de la paroi de la vessie, des ovaires, et du tube digestif. En effet, de nombreuses anses intestinales se trouvent dans l'abdomen inférieur et contiennent de l'air. Ces gaz digestifs gênent la recherche de lésions et ce paramètre est corrigé.

L’échographie abdominale ou pelvienne est effectuée par un médecin radiologue. Certaines sages-femmes sont compétentes pour effectuer des échographies lors du déroulement d’une grossesse non compliquée.

Avant l’examen, le médecin interroge le patient sur son état général, ses antécédents et ses éventuels traitements.

L’examen se déroule dans une pièce où la lumière est tamisée, pour faciliter la lecture des images sur l’écran, et comprend plusieurs étapes.

Le patient est allongé sur une table d’examen, sur le dos, et dévêtu au niveau de l’abdomen.

Le médecin applique un gel cutané sur la peau du ventre, pour favoriser le contact entre la sonde et la peau, indispensable à la bonne transmission des ultrasons.

Il place ensuite la sonde au contact de la peau et la déplace sur le ventre, parfois en exerçant une légère pression, afin de visualiser les différents organes. Le médecin peut parfois demander au patient d’arrêter de respirer pendant quelques instants, permettant ainsi de dégager certaines zones du foie et de la rate, et d’obtenir des images de plus grande qualité en limitant les mouvements naturels liés à la respiration.

L’échographie n’a aucun effet indésirable véritable. Le patient peut ressentir une impression de froid donnée par le gel. Lorsque le médecin doit exercer une pression pour analyser certains organes, cela peut être inconfortable, notamment si c’est la zone était déjà douloureuse. Enfin, avoir la vessie pleine peut créer une sensation désagréable.

Lorsque l’examen doit être complété par une voie endovaginale ou endorectale, il est nécessaire de vider la vessie au préalable, d’enlever un éventuel tampon vaginal et de signaler une allergie au latex (la sonde étant recouverte d’une protection à usage unique en latex).

Pour effectuer une échographie transvaginale, la position se rapproche de celle d’un examen gynécologique, sur le dos, avec les genoux pliés et les plantes de pied sur la table d’examen. Le praticien introduit dans le vagin une sonde prévue à cet effet, enveloppée par la protection stérile, recouverte d’un lubrifiant, puis la déplace légèrement afin d’observer l’utérus et les ovaires. Cette technique ne peut pas être utilisée chez une mineure ou une femme n’ayant jamais eu de rapports sexuels.

Dans le cas d’une échographie transrectale, le praticien lubrifie le canal anal pour que la sensation soit la moins désagréable possible à l’introduction de la sonde. La procédure est ensuite la même que pour une voie endovaginale, avec une sonde recouverte d’une protection stérile à usage unique, qui sera placée en différentes positions pour observer les organes. Cette technique peut également être utilisée pour guider la réalisation de biopsies de la prostate.

Pendant l’examen, les échos des ultrasons renvoyés par les organes sont captés par la sonde, qui les transmet à un ordinateur qui les convertit en images en mouvement, visibles sur un écran, en temps réel.

Le médecin radiologue enregistre alors des images dites de référence, sur lesquelles il souhaite mesurer certains paramètres (la taille d’un organe, le flux au sein de vaisseaux, la présence d’une anomalie, les paramètres de croissance du fœtus etc).

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Une fois l’échographie abdomino-pelvienne terminée, le médecin interprète les résultats et les explique au patient. Il rédige un compte-rendu d’examen, contenant généralement les images-clefs qu’il a réalisées, qu’il adresse également au médecin prescripteur ou au médecin traitant.

En fonction des résultats de l’échographie, il pourra conseiller la réalisation d'examens supplémentaires, pour compléter le bilan (par exemple un scanner ou un bilan biologique).

2. Pourquoi passer une échographie abdominale ?

Une échographie abdominale peut être prescrite pour différents motifs afin de réaliser un diagnostic. L’indication principale est l’exploration de douleurs abdominales. Elle est également recommandée devant la découverte d’une jaunisse, de symptômes rénaux (colique néphrétique, présence de sang dans les urines), ou d’anomalies du bilan biologique concernant notamment les fonctions hépatiques ou rénales.

Elle permet de diagnostiquer diverses pathologies sur les différents organes solides de l’abdomen et du pelvis, parmi lesquelles des calculs ou une dilatation au niveau de la vésicule biliaire, des lésions hépatiques, une pancréatite, des pathologies de la rate comme la spénomégalie, un anévrisme, une thrombose, des masses dans le rein, des calculs rénaux, une hypertrophie de la prostate, des kystes ovariens ou bien une endométriose.

Elle permet également d’analyser certaines structures digestives. Dans un contexte d’urgence, elle permet de rechercher une appendicite, en particulier chez l’adulte jeune et surtout chez l’enfant.

Sur le plan pédiatrique, il est à noter que l’échographie est l’examen d’imagerie clef devant des vomissements de l’enfant. En fonction de l’âge, le radiologue pourra faire le diagnostic d’une sténose du pylore ou d’une invagination intestinale, qui provoquent des vomissements chez le tout petit.

L'examen échographique du tube digestif peut mettre en évidence la présence d'épaississements des parois intestinales du petit ou du gros intestin. De telles images sont souvent non spécifiques et pourront parfois faire évoquer une cause infectieuse (colite), une maladie de Crohn chez une personne jeune ou une maladie diverticulaire voire une tumeur chez une personne plus âgée.

Durant la grossesse, l’échographie abdominale permet de suivre la bonne croissance du fœtus et de déceler certaines anomalies morphologiques. Dans le suivi de grossesse classique, trois échographies sont ainsi recommandées.

Elle peut, dans certains centres spécialisés, être utilisée pour guider une biopsie ou une ponction, réalisée par le radiologue ou par un chirurgien.

Enfin, elle est utilisée dans le suivi de certaines pathologies : surveillance d’un cancer, suivi de transplantation rénale ou hépatique

3. Quelle convalescence ?

Aucune ! L’échographie est un examen indolore, non invasif, non irradiant, sans aucun effet secondaire.

Les clichés et le compte-rendu de l’échographie sont remis au patient par le radiologue juste après l’examen.

Cependant, en fonction des résultats observés, d’autres examens pourront éventuellement être prescrits pour préciser un diagnostic (scanner, IRM, biologie complémentaire).

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