Entre prudence et enthousiasme, les Français tombent le masque

Comme chaque matin, les rues de Paris fourmillent de travailleurs pressés, écouteurs dans les oreilles, mines concentrées, démarche cadencée. Mais sous la chaleur moite d'une météo orageuse, un vent de liberté souffle sur la capitale. L'annonce est tombée hier : bas les masques ! Lors d'une conférence de presse Jean Castex a prononcé les mots que tout le monde attendait avec impatience depuis plusieurs semaines : «Le port du masque en extérieur ne sera plus obligatoire, sauf dans certaines circonstances».

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Inattendue, surprenante, exaltante : il y a longtemps que le premier ministre n'avait pas été porteur d'une aussi bonne nouvelle. Le directeur général de la santé Jérôme Salomon avait déjà laissé entrevoir le bout du tunnel lundi 14 juin, en annonçant sur RTL la fin du masque en extérieur dès le 1er juillet. Mais il avait immédiatement été contredit par le ministère de la Santé. Cette fois, c'est la bonne : sur les trottoirs, il est presque surréaliste de redécouvrir les visages, parfois souriants, parfois moroses, des Parisiens affairés. Presque émouvant de retrouver ces expressions, mimiques et autres grimaces qui font la particularité de chaque passant. Porté sous le menton, accroché à l'oreille ou glissé autour du bras, le masque semble n'être plus qu'un accessoire délaissé, dérisoire, vestige d'une époque douloureuse mais désormais révolue.

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Pour certains, rien n'a changé

Entre prudence et enthousiasme, les Français tombent le masque

Pourtant, tout le monde n'a pas encore abandonné la désuète protection sanitaire. S'ils sont nombreux à s'en passer dans la capitale, d'autres le gardent fermement arrimé, comme si rien n'avait changé. Et pour cause, certains ne sont tout simplement pas au courant qu'il est autorisé de l'enlever dehors ! «Ah bon ? Vous êtes sûr ?» s'étonne, sceptique, un quinquagénaire en costume, avant de reprendre sa route. «Ah, je croyais que c'était le 1er juillet !» murmure Anna, retraitée, qui déambule dans la rue à la recherche d'une boutique ouverte. Malgré cette nouvelle liberté, elle fait pourtant le choix de le garder, «à cause du variant indien (désormais baptisé variant Delta, NDLR)». «J'ai déjà reçu mes deux doses de vaccin Pfizer, mais on ne sait pas ce qui peut arriver», se méfie-t-elle.

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Assise à la terrasse d'un café, Louise profite, elle, de ce sentiment de liberté. «C'est trop cool ! Surtout qu'il fait beau et chaud, donc c'est devenu difficilement respirable ces derniers temps», confie cette jeune active. La canicule du début de la semaine a en effet rendu le masque encore moins supportable. «Par 33 degrés, c'était de la torture», plaisante son voisin de table, qui savoure lui aussi la levée tant attendue de cette restriction. Mais Louise reste prudente : «Ça m'inquiète quand même un peu», souffle-t-elle, se demandant «pourquoi l'enlever maintenant alors que l'épidémie n'est pas encore terminée».

«Il ne faut pas arrêter de vivre»

Tous ne partagent pas son appréhension. «C'est un soulagement, un sentiment de liberté, de joie», s'exclame Keren. Pour cette motion-designer espagnole il s'agissait de la bonne décision à prendre : «Je pense qu'il faut s'y faire, vivre avec l'épidémie, se dire que ça va aller», relativise-t-elle. La jeune femme met en avant le fait qu'elle «fait du sport», qu'elle n'est «jamais tombée malade» : «Il ne faut pas arrêter de vivre», conclut-elle. Mathieu a, lui, profité un peu avant tout le monde de cette liberté. «Ça fait un moment que je ne le porte plus vraiment», avoue cet étudiant, un peu gêné, avant d'ajouter : «Ces derniers temps, j'ai plutôt l'habitude de le garder sous le menton». «Mais bon, à partir de maintenant, c'est légal», sourit-il.

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Pour lui, la vraie bonne nouvelle, c'est l'abrogation du couvre-feu dès le 20 juin. Lors de sa conférence de presse, Jean Castex a en effet annoncé la fin de ce dispositif avec une dizaine de jours d'avance sur le plan de déconfinement initial du gouvernement. Une étape de plus vers le retour à «la vie normale».

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