Covid-19 chez les enfants : vaccin, symptômes, isolement, tests, masques

Les cas de Covid-19 sont-ils fréquents chez les enfants ?

Souvent asymptomatiques ou développant des formes légères de la maladie, les enfants sont moins touchés que les adultes par l'épidémie de Covid-19. Au mois d'août 2020, une étude européenne estimait que la proportion de malades de moins de 18 ans était inférieure à 5 %. Selon les dernières données épidémiologiques de Santé publique France pour la semaine du 24 au 30 mai, «les 0-17 ans représentaient 24% de l'ensemble des nouveaux cas observés dans la population générale ». Dans le détail et par niveau scolaire, le taux d'incidence était «de 177/100 000 habitants chez les 15-17 ans, 160 chez les 11-14 ans, 128 chez les 6-10 ans, 65 chez les 3-5 ans et 33 chez les 0-2 ans. En baisse partout.

À l'hôpital, les enfants représentent moins de 1% des malades du Covid. Au 1er juin, 43 enfants de moins de 15 ans étaient hospitalisés dont 6 en réanimation. Depuis le début de la pandémie, 6 enfants sont morts en France du Covid-19. Selon une étude récente, les enfants produisent plus d'anticorps face au Covid-19 ce qui les protégerait des formes graves de la maladie. En revanche, ils seraient tout autant contaminés que les adultes.

Les enfants sont-ils plus contagieux?

Le débat, corollaire de l'ouverture ou de la fermeture des écoles, fait rage parmi les experts. Les enfants, au début de l'épidémie, ont été considérés comme des vecteurs importants de la maladie comme ils le sont pour d'autres virus saisonniers. Des études ont ensuite contesté cette hypothèse affirmant que les plus jeunes ont environ 50% de risques en moins d'attraper le Sars-CoV-2 et donc de contaminer leur entourage.

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Ce qui pourrait être vrai pour les plus petits ne l'est pas pour les plus âgés qui transmettraient le virus dans les mêmes proportions que les adultes. Selon l'étude ComCor menée par l'Institut Pasteur mise à jour le 1er mars 2021, «avoir un enfant scolarisé représente un sur-risque d'infection pour les adultes, notamment ceux gardés par une assistante maternelle (+39%), et ceux qui vont au collège (+27%) et au lycée (+29%). Avec une exception toutefois : avoir un enfant scolarisé en primaire n'a pas été jusqu'à maintenant associé à un sur-risque d'infection pour les adultes vivant dans le même foyer.»

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Faut-il vacciner les enfants et les adolescents?

Depuis le 15 juin, les adolescents de plus de 12 ans peuvent se faire vacciner. Ainsi en a décidé le gouvernement peu après le feu vert donné par l'Agence européenne des médicaments (EMA) à la vaccination des 12-15 ans par le vaccin Pfizer/BioNTech. Jusque là, seuls les enfants présentant des comorbidités particulières étaient éligibles. L'injection se fait sur la base du volontariat, en centre de vaccination et avec l'accord des deux parents.

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Selon l'avis de la Haute autorité de Santé (HAS) publié le 3 juin, «la vaccination des adolescents présente des bénéfices individuels et collectifs»:

Les bénéfices individuels: la vaccination évite des formes graves de la maladie qui, même rares, peuvent toutefois survenir chez les enfants; elle permet également de limiter les fermetures de classes et d'établissements et par conséquent les ruptures d'apprentissage et les dégâts psychologiques.

Les bénéfices collectifs: vacciner les plus jeunes protège leurs proches immunodéprimés ou vulnérables. Mais au-delà de la protection, la vaccination des adolescents réduit la circulation du virus et à terme, éviterait «d'avoir à remettre en place des mesures de contrôle contraignantes».

Covid-19 chez les enfants : vaccin, symptômes, isolement, tests, masques

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Selon la HAS, le vaccin Pfizer/BioNTech est efficace chez les adolescents et les données de tolérance satisfaisantes. Les effets secondaires sont les mêmes que pour les adultes: douleur au point d'injection, céphalée, fatigue, fièvre, douleurs musculaires.

Plusieurs pays ont d'ores et déjà commencé de vacciner les adolescents: le Canada, les États-Unis, Israël. En Europe, l'Italie et l'Allemagne ont donné le coup d'envoi ces derniers jours tandis que l'Espagne l'envisage pour la fin des vacances, avant la rentrée scolaire. La Chine, quant à elle, se prépare à vacciner les enfants dès 3 ans selon le porte-parole du laboratoire Sinovac.

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Quels sont les symptômes du Covid-19 chez les enfants?

Dans la majorité des cas les enfants sont asymptomatiques ou présentent des symptômes légers semblables à ceux des adultes : toux, fièvre, maux de tête, douleurs abdominales. Chez les plus jeunes, la perte de goût (agueusie) et d'odorat (anosmie) est très rarement observée. Si un enfant présente des symptômes évocateurs du Covid-19, il ne doit pas se rendre à la crèche ou dans son établissement scolaire. Il pourra y retourner au bout de sept jours ou si les parents attestent par écrit avoir consulté un médecin et qu'un test n'a pas été prescrit.

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Faut-il s'inquiéter des cas de syndromes proches de la maladie de Kawasaki (PIMS)?

Le Covid-19 chez l'enfant est soupçonné de provoquer des atteintes proches de la maladie de Kawasaki appelées syndromes inflammatoires multi-systémiques pédiatriques (ou PIMS). Au printemps dernier, ces cas avaient provoqué une vague d'inquiétude. Apparaissant 4 à 5 semaines après l'infection, le syndrome inflammatoire se manifeste par des troubles gastro-intestinaux, de la fièvre, des éruptions cutanées et enfin des atteintes au système cardiovasculaire (tachycardie, myocardite).

Selon le bilan de Santé Publique France du 29 avril, 501 cas ont été signalés en France depuis le 1er mars 2020 et plus de trois-quarts des cas étaient ou avaient été testés positifs au Covid-19. Un séjour en réanimation a été nécessaire pour 215 enfants et en unité de soins critiques pour 122 d'entre eux. Un enfant âgé de 9 ans est décédé. Ces syndromes inflammatoires multi-systémiques restent rares. En France, l'incidence des PIMS en lien avec le COVID-19 a été estimée à 29,9 cas par million d'habitants dans la population des moins de 18 ans.

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Si mon enfant est positif au Covid, dois-je m'isoler?

Pour un enfant positif au Sars-Cov-2, le temps d'isolement est le même que pour un adulte. Il est de dix jours après le test positif ou le début des symptômes. Si les symptômes persistent, il faut rester isolé deux jours de plus. Pour les parents d'un enfant malade ou positif, cela se corse. Évidemment, il est impossible d'isoler totalement un enfant en bas âge au sein de la famille. Les personnes vivant dans le foyer doivent effectuer un premier test pour vérifier qu'ils ne sont pas positifs. Ensuite, elles doivent rester isolées sept jours de plus après les dix jours d'isolement du malade et refaire un test à J17. S'il est négatif, l'isolement est terminé.

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Les parents d'un enfant malade ou positif doivent donc s'absenter ou recourir au télétravail pendant minimum 17 jours. En revanche, pour les enfants plus grands, tout dépend du logement. Si l'adolescent peut bénéficier d'un confinement strict (chambre fermée, prise des repas seul dans la chambre, avec si possible une salle de bain qui lui est réservée ou nettoyée après son utilisation) alors les membres du foyer doivent rester isolés 7 jours après le dernier contact puis effectuer un test. S'il est négatif, la quarantaine prend fin.

Que faire si mon enfant est cas contact?

Si un enfant est déclaré cas contact, il doit être retiré de la crèche, de l'école, du collège ou du lycée. Il doit ensuite se conformer aux règles établies pour les cas contacts : un isolement de 7 jours après le dernier contact. S'il est à l'école ou à la crèche, il peut ensuite retourner dans son établissement sans faire de test s'il ne présente pas de symptômes. Un collégien ou un lycéen doit s'assurer d'un test négatif. Pour tous, l'isolement est prolongé si l'enfant est cas contact d'un membre de sa famille qui ne peut bénéficier d'un confinement strict. Il est alors de 17 jours. Un cas positif dans une classe entraîne dorénavant la fermeture de la classe pour 7 jours, selon le protocole sanitaire mis en place à la rentrée des vacances de Printemps.

Les enfants doivent-ils faire un test PCR nasopharyngé ou un test salivaire?

Le test PCR par prélèvement nasopharyngé est désagréable pour tout le monde et douloureux pour un enfant en bas âge. Il doit rester exceptionnel pour les enfants de moins de 6 ans et n'être effectué que si l'enfant est cas contact d'un malade avéré, si les symptômes persistent plus de trois jours ou s'ils s'aggravent ou si l'enfant vit avec des personnes fragiles. Il n'est pas possible d'opter pour un test salivaire, réservé aux opérations de dépistage massif dans les écoles. Déployés depuis le 22 février dernier, ces tests jugés fiables à 85% doivent permettre aux enfants d'aller en classe en toute sécurité tout en évitant l'écouvillon nasal. L'accord des parents est toutefois indispensable. Ils devraient être élargis dans les mois prochains aux collèges, lycées et universités.

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Depuis le 10 mai, les lycéens ont accès, avec l'accord parental, à un autotest par semaine dans leur établissement avec une supervision par les personnels de santé de l'éducation nationale volontaires. La Haute autorité de santé (HAS) a par ailleurs autorisé les tests antigéniques et autotests aux moins de 15 ans. Elle recommande, en revanche, qu'ils soient effectués par les parents ou le personnel formé.

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Le masque est-il obligatoire pour les enfants?

Longtemps les enfants en ont été dispensés. Mais à la rentrée de septembre le masque a été rendu obligatoire à l'école pour les plus de 11 ans, âge abaissé à 6 ans au mois de novembre. Attention dans les autres espaces publics clos, la rue, les transports, l'âge minimum est de 11 ans. Depuis le mois de février, les écoles exigent un masque de catégorie 1.

Le port du masque est-il dangereux pour les enfants?

Si de nombreux parents n'ont pas été réticents à l'imposer à leurs enfants, voire à devancer les obligations légales, d'autres s'inquiètent des effets du port du masque sur les petits : difficultés respiratoires, troubles de l'apprentissage, troubles psychologiques. Au sujet des effets sur la santé, les experts réfutent tout risque. Pas plus que pour les adultes, le masque ne peut provoquer chez l'enfant de problème respiratoire. Selon, l'institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) «ces protections sont développées de manière à laisser passer l'oxygène dans l'organisme. Le risque d'une intoxication au CO2 n'est aucunement avéré». Le principal risque est que l'enfant porte mal le masque, le touche, compromettant son efficacité.

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L'attention est par ailleurs portée sur l'incidence du port du masque par les adultes travaillant avec les enfants, notamment sur l'apprentissage de la lecture. Les enseignants manquent encore de recul mais se veulent rassurants. La gestuelle et le mime pallient l'impossibilité d'observer les mouvements de la bouche. Pour les plus petits, en crèche notamment, des experts craignent un retard de l'acquisition du langage et de la sociabilité. Une inquiétude que le psychiatre Antoine Guedeney interrogé par Le Figaro relativisait le 8 mars : «Les enfants, extraordinairement adaptables, sont des experts de l'interaction. Ils décodent aussi le ton, les gestes des mains et le langage du corps. L'important, c'est de rester en contact avec eux, de ne pas les mettre de côté en cette période de stress.»

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