L'expression «avoir une cervelle d'oiseau» vient de prendre un coup dansl'aile: les corneilles sont non seulement capables d'identifier levisage d'un humain dangereux pour elles mais peuvent aussi enseigner àleurs congénères à reconnaître cette menace.
Intrigués par le comportement des corneilles d'Amérique (Corvus brachyrhynchos) vivant sur leur campus de Seattle (USA), des chercheurs de l'Université de Washington ont voulu savoir si ces oiseaux se rappelleraient le visage d'un individu leur ayant fait subir une expérience traumatisante.
Les scientifiques ont donc enfilé un masque en latex imitant le faciès d'un homme des cavernes pour capturer et baguer les volatiles avant de les relâcher au bout d'un certain temps.
Ils ont ensuite continué à porter ce masque synonyme de danger en se promenant sur le campus pour observer les réactions des corneilles. Ils ont également réalisé la même expérience avec un masque «neutre», en l'occurrence celui de l'ancien vice-président américain Dick Cheney, pour comparer les différences de comportement.
La simple vue du masque d'homme des cavernes déclenchaient des cris d'alarme des corneilles ou les poussaient à se regrouper pour faire face au danger, croassant avec colère et battant violemment des ailes pour prévenir leurs congénères.
À l'inverse, le masque de Dick Cheney ne suscitait pas de réaction notable.
Durant cinq ans, l'équipe de chercheurs a élargi ses expériences à quatre autres sites, utilisant cette fois d'autres masques spécialement fabriqués pour l'occasion et imitant des visages plus communs.
Mais ce changement de faciès n'a pas fait diminuer le nombre de corneilles réagissant à l'approche de l'individu «dangereux».
La fréquence des comportements d'alarme a même fini par doubler: les jeunes corneilles avaient observé les réactions de leurs parents face à ce signal et les imitaient tandis que d'autres corneilles voisines avaient elles aussi appris à reconnaître ce danger par «contagion».
La reconnaissance faciale joue en effet un rôle crucial pour ces corneilles dans la mesure où certains humains leur donnent à manger tandis que d'autres les abattent à coups de fusil, explique John Marzluff, spécialiste de la faune sauvage et auteur de l'étude publiée par la revue britannique Proceedings of the Royal Society B.
Mais la capacité de ces corneilles à jongler avec trois sources d'informations distinctes est particulièrement étonnante.
Les oiseaux ont recours à leur expérience personnelle, à la transmission «verticale» des informations recueillies par leurs parents, et à la transmission «horizontale» et «sociale» des informations fournies par leurs congénères.
Pour les animaux, l'expérience personnelle - menaces, sources de nourritures, etc. - est toujours la plus fiable mais elle comporte de gros risques. A l'inverse, obtenir des informations de tiers est moins risqué mais aussi potentiellement moins fiable, en particulier lorsque les renseignements proviennent de ses relations «sociales» et non plus familiales.
Selon le Pr Marzluff, d'autres corvidés, comme le choucas ou le corbeau freux, sont eux aussi vraisemblablement capables d'apprendre selon ces trois modes différents.
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