Daddy Gaga : quand tu organises l'anniversaire de ton enfant

Pour bien éduquer son rejeton, il existe d’excellentes méthodes élaborées par des éducateurs et des scientifiques. Sinon, il y a Daddy Gaga.

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« Je t’invite à mes 4 ans, le mercredi 12 juin. » Vous avez bien fait vos devoirs : une trentaine de missives rédigées par vos soins trônent sur la table du salon. Sur chacune d’elles, votre progéniture a écrit un prénom aux lettres difformes et absolument pas alignées, et dessiné des silhouettes qui évoquent un char d’assaut en pleine offensive mais qui, d’après l’artiste, sont en réalité un gâteau surmonté de bougies. Aucun doute, vous avez réalisé les invitations d’anniversaire les plus moches de l’histoire des anniversaires. Bravo les champions. Le plus dur est fait ? Que nenni : si le petit être de lumière fête une année de plus, la célébrer va vous en coûter au moins trois, niveau espérance de vie.

Les invités

Votre rejeton orchestre d’abord la distribution des invitations à l’école : « Irène, je t’invite à mon anniversaire ! » Parfait. Mais le promoteur de soirée perd vite de vue son objectif : « Solveig, je t’invite à… Hey t’as un serre-tête Reine des neiges !!! Ho trop beau, papa, t’as vu le serre-tête Reine des neiges ?? Je peux en avoir un ? Dis oui, dis oui, dis oui, dis oui, DIS OUI, s’il te plaît papa d’amour que j’aime jusqu’aux étoiles de l’univers ! » L’enfant est fort en négo. « Oui mon astre, mais n’oublie pas ta mission. » Las : il a déjà été happé par la horde, et s’est lancé dans une partie de pierre-feuille-ciseaux-puits-tronçonneuse-crapaud qui saute, une variante du shifumi. Vous distribuez vos invitations aux quelques enfants que vous connaissez, mais arrivez très vite au bout de votre connaissance du trombinoscope. Vous voilà complètement perdu au milieu de la classe, sans savoir qui sont Sacha, Mathieu et Marguerite. Pas le choix : vous distribuez au hasard. Vous refilez vos derniers flyers à des marmots croisés dans la rue, ainsi qu’à Alphonse, qui fait la circulation tous les matins devant la maternelle et qui est super sympa.

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Le jour le plus long

« Ici Londres. Les papas parlent aux papas. Les carrot cakes sont cuits. Je répète : les carrot cakes sont cuits… » Vous vous réveillez en sursaut. 6 heures du matin : plus que neuf heures avant le débarquement. Vous devez préparer un gâteau, acheter des cotillons, des verres en plastique, des assiettes en carton, des bougies, des petits jouets à distribuer, des jus de fruits, des bonbons, du Sopalin (beaucoup), des sacs-poubelle (énormément), des produits détergents (considérablement), et préparer une magnifique scénographie dans votre salon… Après cinq heures de courses, durant lesquelles vous avez également checké les agences immobilières pour voir s’il y avait des appartements pas trop chers à proximité vu que le vôtre serait bientôt rendu à l’état de ruine, vous rentrez à la maison avec 30 kilos de matos. Dans un accès de fièvre, vous avez acheté une piñata en forme de licorne, en vous disant que cette marmaille mondialisée devrait adorer la tradition mexicano-américaine et défoncer l’objet dans la joie et la célébration de l’apocalypse post-capitaliste qui s’annonce. Vous la fourrez de yoyos, de mini-dinosaures, de monstres en slime, de petites poupées et autres merdouilles. Vous décorez ensuite avec un soin scientifique votre salon, qui au bout de deux heures ressemble à Disneyland. Mais pas le temps de fanfaronner : ça sonne. Le premier invité. Sûrement Sacha. Ou celui à qui vous avez filé l’invitation de Sacha…

Le débarquement

Disneyland n’est plus. Votre parc enchanté a tenu environ trois minutes et douze secondes. Pourtant il n’y a QUE trois teufeurs : Sacha, Marguerite et Alphonse, le roi du carrefour. Les coups de sonnettes s’enchaînent, vous êtes déjà totalement dépassé. A 15 h 30, deux jeunes de 18 ans en survêtement se présentent : « On vient pour l’anniv, m’sieur. On est des potes de classe. » Pour prouver leur bonne foi, ils brandissent l’une de vos invitations. Vous en avez peut-être un peu trop distribué… « Les gars, vous avez lu : c’est ses 4 ans. » « Ouais, mais on a beaucoup redoublé. » Vous refermez la porte, juste le temps d’entendre : « Vas-y poto laisse-nous entrer, on a du shit et des Pépito ! » Vous retournez dans le salon. Nombre d’enfants : 15. Ressenti : 83. Ça hurle, ça rigole, ça pleure, ça court, ça se câline, ça se bagarre, ça coule du nez, ça casse tout sur son passage, et ça fait nettement baisser le prix au mètre carré de votre appartement… C’est plus un anniversaire d’enfant de 4 ans, c’est un teknival non déclaré en préfecture. Les paquets-cadeaux ont été éventrés, votre descendance baigne dans les papiers colorés, les emballages plastifiés et les Playmobil en tous genres. Cette soudaine richesse lui monte clairement à la tête : « J’en veux encore, des cadeaux !! Ils sont où les cadeaux ??! A moi les cadeaux !! », braille-t-elle en brassant nerveusement ses nouveaux jouets, la pupille dilatée et la bave aux lèvres. Voilà votre charmant bambin transformé en macroniste survolté prêt à régner sur la start-up nation. Vous sortez votre gâteau (raté) pour calmer les esprits. Hormis un départ de feu dans la chevelure d’une petite fille au moment d’allumer les bougies, vous maîtrisez plutôt pas mal cette étape.

L’apocalypse

Vous sortez la piñata et déclamez : « Les enfants, il y a plein de jouets là-dedans ! Pour les obtenir, il faut la détruire à coups de pie… » Vous n’avez pas le temps de finir votre phrase. La licorne est violemment passée à tabac, les marmots s’arrachent ses entrailles. Vous êtes pris de vertige, la dernière image qui s’imprime dans vos rétines est un monstre rougeaud et boursouflé pourvu de dizaines de petits bras et de petites jambes. Lorsque vous reprenez vos esprits, l’appartement est désert. Alphonse a fait la circulation et guidé tous les chauffards vers la sortie. Mais l’apocalypse a eu lieu, là, dans votre salon. On dirait un décor de The Walking Dead. Au milieu, un zombie : votre mini-vous. Hagard, épuisé, la démarche traînante. Mais un large sourire aux lèvres. « C’était trop bien, papounet ! On peut faire mes 5 ans demain ? » Aucun doute : vous êtes un papa (zombie) parfait.

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