Dans une vidéo publiée sur son compte Tiktok, une mannequin explique devoir retirer la peau de son visage après ses règles, comme un serpent qui mue. Le canular, qui en a trompé plus d’un, en dit long sur la méconnaissance du cycle menstruel.
PublicitéJoli coup de la part de la mannequin et actrice Dakota Fink. La vidéo où on la voit arracher ce qui semble être sa peau du visage comptabilise plus de 21 millions de vus. Malicieusement intitulée “Comment ont-ils pu ne pas savoir ??”, elle y explique que c’est le lot commun de femmes après leurs règles.
“Rappelez-vous de l’époque où les hommes ne savaient que nous devions retirer des couches de peau après nos règles”, écrit-elle en légende. On doit le reconnaître, la mise en scène est plutôt bien exécutée et l’illusion presque parfaite. Car ce que Dakota Fink retire n’est en réalité rien d’autre qu’un masque de beauté.
Mais la plaisanterie a duré, grâce à la complicité de quelques-unes et la méconnaissance de beaucoup. Sur Twitter, des internautes ont joué le jeu et certaines ont poussé le vice jusqu’à partager leur témoignage : “J’ai été harcelé à l’école à cause de ça, car j’ai commencé à devoir m’arracher la peau très jeune, alors que la plupart des femmes commencent à la vingtaine” se rappelle une internaute quand une autre, inspirée, ironise : “J’ai gardé la peau que j’ai perdue après mes premières règles et j’ai prévu de la donner à ma fille un jour.”
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— michaelmac43 Thu Sep 12 19:31:29 +0000 2019
Face à l’ampleur du buzz, la vidéo a semé le doute chez de nombreux hommes. “Dites moi que c’est une blague s’il vous plait” demande un utilisateur de TikTok décontenancé. “Pour toutes les filles, femmes et non-binaires qui ont leurs règles, je suis tellement désolé que vous ayez à traverser tant de choses”, se désole un autre. Certains admettent avoir précautionneusement cherché les symptômes sur Internet après être tombé dans le piège.
Une blague qui rappelle qu’il suffit de remplacer “peau qui pèle” par “seins qui grossissent” ou “poils qui poussent” pour obtenir de véritables témoignages plus alarmants. Si cette fake news amusante connait un tel succès, c’est justement parce qu’elle fait écho aux tabous qui entourent les mécanismes biologiques féminins, souvent motifs de honte et de mise à l’écart. Les vieux mythes concernant les origines supposées impures voire maléfiques des règles ont longtemps contribué à diaboliser le corps féminin, et les stigmates sont encore visibles.
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Preuve que l’on insiste jamais trop sur les enjeux de sensibilisation et d’éducation. Si les effets des règles sont multiples et varient selon les femmes, le “décollage” de peau n’en fait évidemment pas partie. Mais la méconnaissance du phénomène de menstruations, de ses symptômes, voire même de l’appareil gynécologique et ses maladies, comme l’endométriose reste une question de santé publique.
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