Vaucluse - Département : débat et des "Oh !"

Au moment de présenter un rapport aussi aride que l'orientation budgétaire du Département, le rapporteur Jean-Baptiste Blanc profite de deux avantages. Il a été enseignant en droit fiscal, et sait donc, même avec une matière aussi ingrate, se montrer pédagogue ; et il est avocat, alors peut ainsi défendre n'importe quel dossier. Hier matin, il a parfaitement usé de ces deux atouts pour faire part à ses collègues de tous bords du projet de budget 2022 avant que ceux-ci ne soient appelés à en débattre.

Pour ce qui est de défendre, il ne se ménage d'ailleurs pas : "Le Vaucluse est dans une situation financière que beaucoup de départements nous envieraient". Et de citer en exemple l'emprunt de précaution de 50 M€ contracté en 2020, qui avait pu être critiqué en son temps, mais qui se serait révélé être un pari gagnant, puisque celui-ci aurait permis de couvrir les investissements de 2020 et 2021, permettant de la sorte de ne pas emprunter en 2021 et de réaliser, de surcroît, une économie de 50 000 €.

Mais l'avocat, en plus de défendre, sait aussi être offensif, et annonce que cette "bonne santé" budgétaire permettra au mandat d'être "marqué du sceau de l'investissement structurant" auquel seront consacrés 140 M€ par an (contre 96 M€ lors du mandat précédent). Ces investissements, ils couvriront bien sûr un certain nombre de grands travaux déjà évoqués ici (désengorgement du secteur de Bonpas, déviation d'Orange, reconstruction de la MDPH, Maison dep. des personnes handicapées, plan de rénovation des collèges, etc.). Il s'agira également de poursuivre l'accompagnement des communes et EPCI dans leurs projets, de lutter contre la désertification médicale en finançant 8 postes de médecins, de contribuer à l'installation de dispositifs de vidéosurveillance et à l'équipement des polices municipales. Et, bonne nouvelle, les amateurs de musiques actuelles ne seront pas oubliés grâce à un festival de grande dimension qui devrait leur être consacré dans le sud du département.

Les oppositions s'opposent

C'est de bonne guerre, les oppositions ont forcément trouvé à redire sur le projet. Pas sur la forme, bien sûr, mais sur le fond : manque de pistes cyclables hors celles à vocation touristique (pour Myriam Silem, la conseillère de Pernes) ; oubli du mot Ehpad, qui traduirait un désintérêt pour l'accueil des plus âgés (selon André Castelli d'Avignon 3) ; un "besoin impérieux, après la crise sanitaire, de redéfinir notre vision de la gouvernance dans le domaine de la justice sociale" (Samir Allel, Avignon 1) ; un "programme de campagne" marqué par un "manque de dynamique budgétaire" (selon Marie de Maleville, Carpentras) ; "une inquiétude quant à la capacité de désendettement" (Yann Bompard, Orange) ou encore une situation qui serait préoccupante quant à l'insuffisance de logements publics et "l'indécence" de certains logements privés (Jean-François Lovisolo, Pertuis).

Vaucluse - Département : débat et des

Autant de critiques que la présidente Santoni, le rapporteur Blanc, ou les autres conseillers de la majorité concernés par ces domaines ont eu du mal à digérer. Leurs réponses iront toutes dans le même sens : un sentiment de d'injustice face à chacune de ces observations perçues comme autant de condamnations sans appel. Alors que, précisément, ont rétorqué les porteurs du projet, celui-ci prendrait en compte chacun de ces aspects comme rarement cela avait été fait jusqu'alors. Bon, on dira que c'était juste un jour "sans".

Vexé, Joris Hébrard (RN) quitte l'assemblée en rage

Sur quel pied s'est donc levé Joris Hébrard, hier matin ? Car ce vendredi, le généralement plutôt débonnaire maire du Pontet n'a pas tenu plus d'une demi-heure avant de quitter avec fracas l'hémicycle de l'Hôtel du Département où se tenait la séance plénière. Il est vrai qu'à plusieurs reprises, et parfois avec une certaine rudesse, il s'est entendu reprocher de très mal porter le masque devenu obligatoire au sein de l'assemblée. Il est vrai aussi que le conseiller et maire du Pontet n'a pas vraiment fait dans la finesse au moment de répondre à ces remontrances qui s'accentuaient au fur et à mesure que "l'élève" Hébrard se rebellait. Il y eut d'abord une remarque de la présidente sur la nécessité de bien se couvrir le visage, aussitôt suivie par la revendication, sur un ton ricaneur du Pontétien, d'être "non vacciné". La réponse aura eu le don de jeter un froid. Puis la séance a repris son cours. Jusqu'au moment où la même présidente Santoni permettait à une conseillère de baisser momentanément le masque qui rendait son intervention inaudible. De quoi irriter Joris Hébrard qui se sentait visé par une interdiction qui n'était pas appliquée à une autre conseillère. Le ton est monté à nouveau, jusqu'à ce que le vice-président Lagneau fasse remarquer au militant antivax Hébrard qu'en tant que maire il devait respecter certaines règles. Sinon il aurait lui-même un jour des difficultés à en faire appliquer d'autres lorsque viendrait son tour de le demander à ses administrés. Et ça, Joris Hébrard n'a vraiment pas apprécié. Il a donc préféré la quitter salle, arguant de sa liberté préservée et de la "dictature" qui régnait dans la salle.

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