1 femme sur 3 victime de coups, viol ou meurtre dans le monde

« Les violences faites aux femmes, aux enfants et singulièrement aux petites filles, ne sont pas des violences comme les autres », a dit la ministre qui s'exprimait lors de la conférence « violences et sexualité » organisée par la Chaire UNESCO Santé sexuelle et droits humains.

« Elles n'ont qu'un seul et même objectif, un seul et même résultat : reproduire, génération après génération, les inégalités entre les femmes et les hommes, maintenir la soumission des femmes et - disons-le clairement - la domination masculine », a affirmé Mme Touraine.

Des conséquences directes sur la santé

« Ces violences sont là pour entraver l'émancipation des femmes, empêcher leur bien-être et l'exercice de leurs droits : leurs droits sexuels et reproductifs, leur droit à l'autonomie et, bien sûr, leur droit à la santé », a-t-elle ajouté lors de la première journée internationale sur l'innovation et la recherche en éducation à la santé sexuelle et aux droits humains.

La ministre a également évoqué « les conséquences que l'on ne perçoit pas immédiatement sur la santé physique, psychique et reproductive des victimes », comme le montrent les études de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Institut national d'études démographiques (Ined).

Ainsi, « les violences conjugales multiplient le risque de fausse couche » et « les femmes victimes de violences en France ont 26 fois plus de risque de faire une tentative de suicide ».

« Partout dans le monde, les problèmes de santé mentale, la détresse psychologique et les comportements suicidaires sont fréquents chez les femmes qui ont subi la violence de leur partenaire (2). Dans l’étude OMS, la détresse psychologique a été décrite par des symptômes tels que le fait de pleurer facilement, de ne pas profiter de la vie, la lassitude et les pensées suicidaires » explique l'étude multipays de l'OMS sur la santé des femmes et la violence domestique à leur égard.

Education, prévention

La lutte contre les violences sexuelles n'est pas seulement celle des femmes et des victimes, a poursuivi la ministre en affirmant sa « conviction qu'il s'agit aussi d'un combat pour la société tout entière. »

La formation des professionnels de santé, qui sont souvent les premiers interlocuteurs et le premier recours pour les femmes victimes de violences, est recommandée par l'OMS.

En France, elle a été inscrite dans le 4e plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-2016). Pour les médecins, cette formation s'appliquera en 2016, précise-t-on au ministère.

Chaque année plus de 216 000 femmes sont victimes de violences commises par leur partenaire, rappelait fin 2014 le gouvernement.

Lire aussi : Violences faites aux femmes. Les mesures choc de Christiane Taubira

En outre, 86 000 femmes rapportent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol, parmi lesquelles seulement 10 % déposent plainte, ajoutait le ministère des Affaires sociales et des Droits des femmes.

Hommes battus

Les violences conjugales touchent aussi les hommes. On estime qu'un homme meurt tous les treize jours sous les coups de sa compagne. Les associations de lutte contre les violences conjugales comptabilisent quelque 7 000 plaintes d'hommes battus chaque année.

Lire aussi : Violences conjugales. Prison ferme pour l'ex-compagne de Maxime Gaget

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