Règle des 3C, majestueux parasol Ovale Masqué décape la demi-finale Stade Toulousain - UBB

Racing 92-La Rochelle ou Stade Toulousain-UBB ? Ovale Masqué n'a pas hésité une seule seconde : il voulait voir ce que Christophe Urios pourrait dire à Ugo Mola...

Par Ovale Masqué Publié leActu RugbyVoir mon actu

La semaine dernière, je vous proposais un compte-rendu du derby basque. Aujourd’hui, place à une autre rivalité, qui deviendra peut-être aussi légendaire dans les années à venir : celle entre le Stade Toulousain et l’Union Bordeaux-Bègles. Le derby de la Garonne. Le champion de France 2019 contre le presque-champion-de-France-2020-on-saura-jamais-mais-quand-même-dès-qu’on-a-l’occasion-de-la-ramener-on-se-prive pas.

Bon, le terme « rivalité » est peut-être un peu exagéré à ce stade. Car pour avoir une rivalité, il faut une haine partagée. Et si Coyote déteste farouchement Bip Bip, la réciproque ne semble pas forcément vraie : le coquin cuculidae a l’air de s’en foutre et se marre simplement en voyant son chasseur échouer lamentablement. Eh bien, l’UBB et Toulouse c’est un peu pareil : les premiers tentent à chaque match d’élaborer des stratégies ingénieuses pour enfin réussir à piéger leur proie, et les seconds s’en sortent toujours avec une nonchalance qui frise l’arrogance.

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Dans le dessin animé, tout le monde connaît déjà la fin avant le début de l’épisode. En Top 14, on sait que tout peut arriver, y compris un titre du Castres Olympique, chose peut-être encore plus étrange à appréhender que les lois de la physique dans l’univers des Looney Toons. D’ailleurs, la dernière fois que le CO a gagné le Bouclier, Christophe Urios était sur le banc. Et il avait éliminé Toulouse en barrages. À Ernest-Wallon, en plus ! Et s’il recommençait ? Et si cette fois c’était la bonne pour l’UBB ?

En fait je ne sais pas pourquoi j’essaye de vous faire croire à un quelconque suspense vu que vous connaissez déjà le résultat du match. C’est peut-être à force d’écouter Eric Bayle et son BEP force de vente, un homme si doué qu’il réussit parfois à nous faire croire qu’on verra peut-être plus d’essais que de blessés dans un match de phases finales de Top 14. Allez, passons au compte-rendu !

Tous les GIFS de cet article sont bien évidemment dédiés à Philousport, précurseur et maître en la matière. Bon pour la bienveillance par contre, j’avoue, j’ai séché tous les cours.

Le film du match

Il l’a plusieurs fois affirmé lors de ses conférences de presse/numéros de stand-up hebdomadaires. Après 3 défaites consécutives contre le Stade Toulousain, Christophe Urios a cherché « la clé » pour triompher des Rouge et Noir. Et bien en ce début de match, les joueurs de l’UBB sont un peu comme toi quand tu rentres bourré à 2h du matin et que tu mets 5 minutes à chercher ton trousseau dans ton sac. Sur le coup d’envoi, l’arrière bordelais Romain Buros tente une relance mais se prend un gros stop, histoire de donner le ton.

Le premier lancement de jeu des Rouge et Noir, fluide et bien exécuté, permet à Ramos de s’infiltrer dans les 22 mètres. Pris de court par cette entame, l’UBB se met à la faute. Au lieu de prendre les trois points, ou même d’aller en penaltouche, les champions d’Europe veulent marquer le coup et continuer à imposer leur rythme en jouant à la main. Un petit excès de confiance puni par un bon grattage des fans d’Alain Juppé.

À peine le temps de pousser un petit ouf de soulagement, et les Toulousains se procurent une nouvelle occasion d’essai. Enfin non, même pas. Ils marquent un essai, sans même avoir eu d’occasion, ce qui est finalement la marque de fabrique de cette équipe qui finit par nous agacer tant tout lui réussit constamment. Dupont tente un dégagement dans ses 22m mais se fait contrer par Lamerat. Le ballon retombe par magie dans les bras de Tolofua, qui grâce à l’absurdité des règles du rugby, n’est pas en position de hors-jeu. Ntamack, qui a déjà tout vu et tout compris, surgit à sa hauteur et fonce dans l’intervalle. On ne le reverra plus avant l’en-but. Car malgré son langage corporel de grandisse mou et ses yeux de fumeur de spliff, Romain est capable de cramer à la course un des meilleurs arrières du Top 14. Tout ça en gardant sa chevelure parfaitement en place, bien sûr.

Non vraiment, ces Toulousains commencent vraiment à devenir énervants. Ramos loupe la transformation, mais quelques secondes plus tard, il rajoute trois points après une grosse domination des siens en mêlée fermée. 8-0 au bout de 10 minutes, on se dit alors qu’il ne va pas y avoir match, et qu’Urios n’a pas plus trouvé la méthode pour vaincre le Stade que celle pour avoir le meilleur des summer body.

Règle des 3C, majestueux parasol Ovale Masqué décape la demi-finale Stade Toulousain - UBB

Heureusement, le match va rapidement se rééquilibrer grâce à une belle offensive des gens qui passent leur week-end en chaussures bateau à Arcachon. Lam sert Seuteni, qui repique intérieur et crochète Santiago Chocobares. En cette période d’Euro, l’Argentin nous offre un bel hommage à Mats Hummels avec un superbe tacle glissé contre son camp qui fauche Cheslin Kolbe.

La porte s’ouvre pour Seuteni, qui échappe également au plaquage d’Elstadt et d’Arnold, puis sert Petti d’une jolie passe dans le dos. Le Hannibal Lecter de la pampa est arrêté juste devant les poteaux, mais après quelques phases de jeu, le ballon revient dans les mains de Ben Lam, qui peut aller marquer en profitant d’une montée en pointe suicidaire de Kolbe que n’aurait pas renié Damian Penaud. 8-7, le match est relancé !

La partie se poursuit sur un rythme élevé. Ntamack prend encore l’intervalle, mais se fait stopper par une cuillère de Lamerat. Dans sa chute, le Toulousain se fait mal à l’épaule, ce qui va marquer les débuts d’une belle soirée dans la peau d’un mannequin crash test. Les Girondins sont définitivement rentrés dans leur match et mettent la pression aux Toulousains. Les plaquages sont féroces, on sent qu’Urios a recyclé le plan de jeu de Castres basé sur les trois C : combat, chaos et carnage. Cela s’accompagne évidemment d’un peu d’indiscipline, à l’image d’Higginbotham qui commet un plaquage à retardement idiot sur Dupont. Idiot parce que quitte à offrir trois points à l’adversaire, autant en buter au passage. Mais non, le solide demi de mêlée est à peine secoué. 11-7.

Quelques minutes plus tard, l’intellectuel Australien récidive avec un déblayage à l’épaule sur Chocobares, accompagné d’un écrasement facial digne des plus beaux matchs de la WWE. Et là on se demande : pourquoi cet homme joue au rugby, alors qu’il pourrait exercer un métier qui lui permet de violenter des gens en toute impunité, comme boxeur professionnel ou policier ? Malgré un examen minutieux de cette action à la vidéo, contre toute attente, Mr Trainini ne siffle qu’une pénalité à l’encontre du Wallaby. Ramos la transforme, 14-7.

Jalibert a l’occasion de réduire le score juste avant la pause sur une pénalité de plus de 50 mètres, mais ça passe juste à côté des poteaux. On rentre donc aux vestiaires avec un essai transformé d’écart en faveur des Toulousains, qui n’ont pourtant pas fait grand-chose et ont surtout profité des 8 pénalités sifflées contre les Bordelais. Serait-on devant un cas typique d’équipe en train de se suicider car elle confond terrain de rugby et champ de bataille ?

À la reprise, on sent pourtant que ça va un petit peu mieux du côté des bouffeurs de cannelés. Le changement de leur première ligne leur permet de reprendre l’avantage en mêlée, et sur une nouvelle tentative lointaine, Jalibert trouve cette fois la cible, 14-10. Ce même Jalivert vient chiper un ballon dans les mains de Ramos et offre un bon ballon d’attaque à son équipe. Woki s’échappe sur l’aile mais se fait stopper par un nouveau plaquage suicidaire de Ntamack à quelques mètres de la ligne. L’action suit son cours, et après plusieurs temps de jeu, la défense toulousaine finit par craquer une deuxième fois. Buros résiste au plaquage de Ramos et réussit l’aufelode pour Ben Lam qui va claquer son doublé. Jalibert ne transforme pas, mais pour la première fois, l’UBB passe en tête, 14-15.

Sur le renvoi qui suit, Ntamack expédie directement le ballon en touche. Pour la première fois depuis longtemps, les Toulousains semblent humains, prenables. On les sent émoussés par cette saison à 252 matchs. Le fait qu’il y ait plus de monde à l’infirmerie que dans les tribunes du stade est également inquiétant : le banc des remplaçants n’a pas aussi fière allure qu’à l’habitude. Neti, Ainu’u, Miquel et Youyoutte font leur entrée sur le terrain et on peut deviner sur le visage d’Ugo Mola que même lui ne sait pas qui sont ces gens. Il y a du KO dans l’air et sur une nouvelle offensive, les fans de Pascal Obispo mettent encore le feu. Mais l’expression « il y a du KO dans l’air » est vraiment bien indiquée ici puisque Romain Ntamack et Ulupano Seuteni se percutent violemment. Inconscient, le demi d’ouverture toulousain finit par planter sa tête dans la pelouse comme un majestueux parasol.

Si le geste du centre bordelais ne semble pas intentionnel, il est dangereux, imprudent et aurait pu être évité avec plus de maîtrise. Le ralenti est difficile à regarder : on voit bien que les lumières s’éteignent complètement du côté de Ntamack, pendant un court moment son cerveau devient aussi inopérant que celui de Sébastien Chabal quand il doit produire une analyse sur le plateau du Canal Rugby Club. Mr Trainini prend ses responsabilités et sanctionne : carton rouge logique, quoiqu’en diront les Jean-Michel « c’est du rugby, pas de la danse ». Evidemment que le rugby ce n’est pas de la danse, puisque la danse est un vrai sport qui nécessite de s’entraîner et d’avoir une bonne hygiène de vie.

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Après un carton rouge, il y a généralement deux cas de figure : transcendée par un sentiment d’injustice qu’elle estime légitime, l’équipe à 14 réalise l’exploit. Ou alors, elle tient bon, tient bon, puis finit par craquer. Si Ramos redonne l’avantage à son équipe sur la pénalité qui suit l’action litigieuse, les Rouge et Noir restent poussifs. Sur le renvoi, ils commettent un en-avant et sur la mêlée qui suit, on constate que le pack des grenats a définitivement pris le dessus. La première ligne toulousaine est pénalisée, et Jalibert passe trois points, 17-18. On se dit alors que même en supériorité numérique, les Toulousains ne sont vraiment pas dedans, et qu’on va enfin avoir droit à un peu de fraîcheur avec une finale Bordeaux – La Rochelle, un vrai #PetitMouchoirico et un Stade de France rempli de gens portant des marinières noués autour des épaules.

Mais il ne faut jamais enterrer les Toulousains trop vite. Comme Manuel Valls sur un plateau de télévision, ils trouvent toujours un moyen de revenir, même quand personne ne veut plus les voir. Cazeaux commet une faute dans le jeu au sol, et Ramos trouve la penaltouche – malgré la tentative de sauvetage de Ben Lam qui a bien failli réussir le bluff du siècle.

Après un petit imbroglio arbitral, la touche est bien jouée. Le ballon porté est arrêté, mais le pilonnage toulousain commence. On finit par jouer au large, et Matthis Lebel se fait projeter en touche. Re-touche, pour l’UBB cette fois. Mais repoussage en touche, et nouvelle munition pour le Stade. Les avants tentent encore leur chance au ras. Passé en n°10 depuis la sortie de Ntamack, Ramos hérite de ballon et décide d’y aller seul. Et ca marche ! Comme un symbole de ce Stade Toulousain moche mais increvable, c’est le mec qui faisait un match absolument dégueulasse qui vient planter l’essai assassin. 24-18.

Les Beglelo-Bordais n’ont pas dit leur dernier mot pour autant. Urios fait aussi entrer du sang neuf, à l’instar de Thomas Jolmes et Louis Picamoles, des joueurs qu’il doit affectionner car ils semblent tout droit sortis des années 70. Mais c’est surtout Pablo Uberti qui brille, avec une grosse percée en plein centre du terrain. Le joueur au nom de chanteur de variété italien se fait reprendre, mais les Rouge et Noir se mettent à la faute. Avec 5 minutes à jouer, les hommes de Christophe Urios font le choix étrange de tenter la pénalité. Elle est néanmoins réussie par Jalibert, 24-22.

Un choix étrange, donc. Vraiment étrange même puisque sous le renvoi, les Bordelais rendent immédiatement le ballon au pied. Le seul espoir est sans doute qu’Antoine Dupont fasse n’importe quoi, comme c’est souvent le cas aux alentours de la 79e minute. Mais non. La mise à jour a été faite, le bug a été corrigé. Les Rouge et Noir enchaînent les pick and go, font tourner et le chrono et Ramos finit par dégager pour envoyer les siens au Stade de France.

C’est peut-être ça la marque des grandes équipes : mêmes quand elles sont moches, même quand elles touchent le ballon deux fois par match, elles se débrouillent pour trouver un moyen de gagner. Alors forcément, ça énerve. Ça énerve Christophe Urios, pour qui battre Ugo Mola semble presque avoir plus de valeur qu’un Bouclier. Ça énerve aussi quelques supporters et autres observateurs experts en arbitrage, dont certains n’hésitent pas à virer dans le complotisme, mais après tout c’est dans l’ère du temps. Est-ce bien utile de donner une caisse de résonance supplémentaire à tous les gros relous de la Terre ? Probablement pas.

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Je n’en rajouterais pas et me réjouit donc de pouvoir assister au #TurboBoularico2 . Une finale logique entre les deux meilleures équipes de la saison de Top 14, et même les deux meilleures équipes d’Europe. Est-ce que les Toulousains vont encore trouver le moyen de s’en sortir, malgré une équipe en kit qui sera privée de son Grandisse ? Est-ce que les Rochelais gagneront enfin ce premier titre mérité ? Réponse vendredi soir pour la conclusion d’une saison qui aura été aussi longue que mes compte-rendus !

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