S'il reste quelques «produits» maison, alors, François Gelez en est un, un vrai. L'ancien ouvreur international du SUA était de la descente en Pro D2 en 2007, en tant que joueur. Aujourd'hui il est toujours là, au club, mais en tant que directeur du centre de formation et entraîneur des lignes arrière des Espoirs.
Vendredi soir, il a entendu - lui aussi - le couperet tomber sur le SUA : «Je zappais entre Castres-Bordeaux et le Master d'Augusta», explique ce passionné de golf. François Gelez se dit triste pour les joueurs mais : «déçu mais pas groggy.» Lui, comme tout le monde, attendait la sanction depuis un moment. «La défaite à Bordeaux (2 mars 48 à 17, NDLR) marqué la fin de l'aventure.»
Agen descend, c'était écrit depuis longtemps. Rien à voir avec le séisme de 2007 : «Cette année-là, personne ne s'y attendait, nous avions une bonne équipe, mais ça s'est compliqué en fin de saison…». Le Stade Français a envoyé le SUA «en enfer» lors de la dernière journée. L'ancien ouvreur rappelle qu'à l'époque, lui est d'autres cadres de l'équipe avaient expliqué dès le mois d'août, après le premier match amical, que la méthode proposée par le staff du moment (Faugeron/Van der Linden) les conduiraient dans le mur. «Ils (le staff) nous faisaient faire n'importe quoi.» Une autre époque.
François Gelez ne se donne pas le droit de juger le travail effectué par le staff en place, mais est bien placé pour parler de la suite. La descente, il connaît. «Il ne faudra pas faire comme nous en 2007. Nous pensions que nous remonterions facilement.» On connaît la suite, le SUA a dû attendre la fin de la saison 2010 pour remonter en Top 14.
Ses conseils ? «Je crois qu'il va falloir faire un état des lieux du club, à tous les niveaux, bien analyser ce qui s'est passé, repartir avec ceux qui ont envie et surtout ne pas chercher à retenir ce qui n'ont pas envie de rester.»
Et puisqu'on parle de départ. Imaginons qu'on ait besoin d'un entraîneur des lignes arrière à l'avenir : «Je pourrais être une solution. Je n'ai pas prévu d'être entraîneur des espoirs toute ma vie…»
Le nom de Stéphane Prosper aurait toutefois été évoqué. Un ancien ouvreur agenais lui aussi, aujourd'hui entraîneur de Mont-de-Marsan et libre l'an prochain. Une solution intra-muros ne serait peut-être pas la plus mauvaise… À l'entendre, si on le sollicite, François Gelez n'hésitera pas longtemps.
Mais en revanche, s'il était appelé, il ne mettrait pas la charrue avant les bœufs : «Il ne faudra pas faire de jeunisme». En clair, les Espoirs trouveront leur place mais à condition d'avoir le niveau.
Pour lui Pro D2 ou Top 14, peu importe, il faudra penser à faire vivre le cuir : «Ce club a une histoire, il a le devoir de gagner… en jouant bien.» Ou encore : «Il ne faut pas croire qu'on ne peut pas faire de jeu en Pro D2»...L'ancien demi d'ouverture a le SUA dans la peau, alors au cas où on aurait besoin de lui… Il est tous les jours à Armandie.
Pierre Lacroix, ancien joueur : «La descente apparaissait comme une évidence, autour de moi, de nombreux anciens sont tout à fait d'accord avec l'objectif dont on a parlé : être dans les vingt premiers clubs français. Ce serait un objectif pour lequel je signe tout de suite, puis pourquoi pas un titre de ProD2, souvenons-nous combien tout le monde était heureux !»
Yves Salesse, président de l'Association : «Je n'ai pas très envie de parler de la descente, je préfère attendre quelques jours, mais ce soir je suis malheureux.
Jean Calbet, fils de Charles Calbet, ancien joueur : «Il s'agit d'une grande déception, pour les joueurs, pour le club et pour les supporters. Les deux premières défaites à domicile, ont plombé le reste de la saison, plus de stabilité au niveau du staff aurait peut-être changé la donne, mais avec des si… Je suis inquiet pour la suite, quelques joueurs cadres vont s'en aller, mais il faut être réaliste, nous n'avons pas le tissu économique pour le Top14, et il faut bien admettre que Bordeaux, Grenoble ou Lyon ont davantage leur place au plus haut niveau.»
René Bénésis, ancien joueur et entraîneur du SUA : «Je suis évidemment très déçu que le SUA descende en ProD2, comment s'adaptera-t-il à cette compétition ? Je crois savoir qu'il va y avoir de nombreux départs, il faut donc repartir avec des jeunes mais il faut rester raisonnable, économiquement avons nous notre place au plus haut niveau ? Pour moi, cela ne changera pas grand-chose et je serai ravi de retrouver Armandie samedi prochain avec les anciens champions de France de 1976.»
Patrick Solé, ancien joueur : «A mon avis, la descente en ProD2 est une catastrophe, pour le club d'abord bien sûr mais pour les anciens, pour les salariés et pour tous les supporters. Mais il sert à rien de remuer le passé, comment va-t-on préparer l'avenir ? Il faut mettre les structures en place qui permettront de bien figurer en ProD2 puis de revenir en Top14.»
Jean Louis Bernès, ancien entraîneur et joueur : «Ce soir j'ai beaucoup de peine car je suis persuadé qu'on avait notre place en Top14. Aujourd'hui c'est le temps des questions : est-ce qu'on a fait ce qu'il fallait pour nous maintenir ? Il nous a fallu deux ans pour remonter et cette fois je crains que cela ne soit plus long. Le grand Béziers ne s'en sort pas, Brive, Narbonne non plus, le rugby d'aujourd'hui est régi par l'argent et on n'en a pas assez. Mais il n'y apas que cela, on a trop souvent manqué d 'âme, de collectif, chacun fait son boulot dans son coin mais l'ensemble n'a pas été performant, les vrais amis du club sont, comme moi, malheureux, La première fois que j'ai enfilé le maillot du SUA, je n'en ai pas dormi pendant deux nuits. On était pourtant au niveau de Bègles, de Bayonne, de Perpignan ou du Stade Français. La descente pourra être un bien si on rebondit assez vite en nous appuyant sur les jeunes formés au club et surtout sur le jeu à l'agenaise.»
Guillaume Bouic, ancien joueur : «Pour le club et sa longue histoire, pour tous les anciens, pour les titres, c'est dramatique, mais c'est la conjoncture qui veut ça, économiquement il est difficile de rester à ce niveau, on a voulu le professionnalisme mais on se rend compte qu'on n'a pas les moyens de lutter. Il faut profiter de cette descente pour retrouver l'identité du club, aujourd'hui avec le recrutement extérieur, peu de gens se reconnaissent dans leur club, il y aurait beaucoup à dire sur le recrutement et il faut se tourner vers les jeunes formés au club.»
Recueilli René Laffore
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