Sourcing locavore, flacons recyclables, recharges ou nouveaux réflexes à intégrer dans nos routines, nous pouvons tous à notre échelle oeuvrer pour une beauté plus clean et plus responsable. D’ailleurs, si l’impact environnemental de leur production est désormais pris en compte par la plupart des marques dès la conception de leurs produits, les initiatives se multiplient pour aller encore plus loin. Dernier exemple en date chez le groupe Pierre Fabre (propriétaire d’Avène, Klorane, Ducray, A-Derma…), qui a lancé cet été son Green Impact Index, sorte de Nutriscore de la cosmétique qui permet d’évaluer d’un simple coup d’oeil l’impact environnemental et sociétal de chaque référence selon une méthodologie validée et cautionnée par Afnor certification. À travers cet outil, le groupe s’engage à être plus transparent sur ses sources d’approvisionnement, ses ingrédients ou son impact sur la faune et la flore. Une bonne nouvelle pour les consommateurs, qui peuvent désormais mesurer précisément l’engagement des marques du groupe et acheter en toute connaissance de cause. Et un exemple à suivre. Après le bio et le clean, voici venu le temps du « conscious care ».
Car choisir un produit rechargeable permet d’économiser 60 %à 65 % de plastique sur les produits d’hygiène, mais aussi d’utiliser moins de verre ou d’aluminium, de dépenser moins d’énergie et donc d’alléger son bilan carbone. Les emballages servent d’écrins à conserver le plus longtemps possible et les marques en profitent pour les rendre esthétiques et hautement désirables : c’est le cas chez Guerlain avec le sublime pot du soin Orchidée Impériale Black, chez Dior avec La Crème Dior Prestige et son écrin-bijou ou chez la jeune marque La Crème Libre qui conditionne toutes ses références dans des pots en béton aussi chics que résistants, fabriqués à la main dans un atelier d’artisans en Champagne-Ardenne.
D’autres acteurs du secteur vont même encore plus loin et parient sur le vrac. Un concept adopté avec succès par l’industrie alimentaire et qui commence à se démocratiser version beauté : depuis 2017, la marque Cozie propose ainsi des gammes de soins bio dans des contenants en verre à réutiliser en les remplissant dans les 150 magasins partenaires. Même son de cloche chez les laboratoires Pierre Fabre, qui tentent l’aventure du vrac avec Klorane et A-Derma : depuis le 15 janvier, le concept store toulousain du groupe, baptisé le Lab permet le « refill » de flacons de verre consignés à 1 euro. Une dizaine de pharmacies pilotes devraient suivre. D’autant que l’essai vient d’être transformé par Léa Nature avec son bar à gel douche et shampooing So’Bio étic, qui investira 500 points de vente et supermarchés d’ici deux ans.
En limitant les distances et les trajets, consommer local permet de réduire considérablement l’empreinte carbone : les ingrédients voyagent moins et les produits fabriqués sur place sont transportés sur une distance plus réduite avant d’arriver jusqu’au consommateur. Qui peut au passage vérifier l’origine exacte de son achat et bénéficier de formules plus fraîches, élaborées à partir de matières premières cultivées en France et bien réglementées. La marque Dr Pierre Ricaud, du Groupe Rocher formule ainsi ses produits dans son laboratoire breton depuis trente-cinq ans, et c’est aussi en Bretagne qu’ils sont fabriqués et expédiés. De même pour Melvita, en Ardèche, et Caudalie, dans le Loiret.
De son côté, la maison Leonor Greyl s’est engagée à faire travailler des entreprises françaises, et ses packagings, sont 100 % made in France. Si être « loca-beautista » est une attitude citoyenne, en optant pour la qualité hexagonale, on s’assure également d’utiliser des produits fiables et sans danger, conçus équitablement. Les normes qualitatives françaises sont en effet très strictes et imposent des contrôles exigeants, qui assurent la parfaite sécurité des consommateurs.
De même, d’un point de vue éthique, la législation française impose une politique de rémunération et un respect des conditions de travail encore plus sûrs qu’un label Fairtrade ! Enfin, acheter local permet de valoriser et de conserver l’emploi, de lutter contre la délocalisation et d’éviter la désertification industrielle en participant à l’économie du pays. Une démarche engagée qui définit parfaitement la jeune marque de maquillage 100 % made in France le French Make-Up. Sa mission ? Rendre la qualité abordable et permettre à toutes les femmes d’avoir accès à des produits issus du savoir-faire hexagonal.
On parle de « biodégradation » lorsqu’un produit rinçable (shampooing, gommage…) peut être désagrégé naturellement en composés plus simples par des organismes biologiques (champignons, levures, bactéries…). Et donc se décomposer et disparaître au lieu de perdurer dans l’environnement, avec un risque de pollution induit. Le temps que prendra ce processus dépend de son environnement et de ses propriétés chimiques. L’allégation présente sur le packaging de vos cosmétiques n’a donc rien de gratuit : elle garantit que la législation européenne a vérifié qu’ils peuvent être dégradés à plus de 70 % en vingt-huit jours. Pour savoir si ce résultat est atteint, les crèmes solaires font l’objet d’un second test pratiqué en eau de mer et la mention « biodégradable » assure alors que le taux de biodégradabilité a bien été atteint, mais au bout de soixante jours, car les bactéries sont moins concentrées en milieu marin.
Un démaquillage quotidien, c’est indispensable… mais peu écologique. La solution ? Dire adieu aux disques de coton et les remplacer par des carrés en microfibres végétales (bambou, eucalyptus ou coton bio) ou une éponge konjac, lavables, et donc réutilisables. Il suffit d’humidifier les premiers et de les passer sur le visage pour dissoudre fards et mascara tout en douceur. L’idéal pour les peaux sensibles, car l’ajout d’un produit démaquillant n’est pas indispensable.
Et certaines marques ont poussé très loin l’écoresponsabilité : Lastround propose ainsi des disques démaquillants en matériaux 100 % renouvelables, réutilisables 250 fois chacun (l’équivalent de 1 750 disques à usage unique), nichés dans un étui fabriqué avec du plastique collecté dans les océans. Quant au konjac, élaboré à partir de la racine d’une plante asiatique broyée et mélangée à de l’eau puis cuite pour la transformer en éponge douce, il faut l’humidifier avant de l’utiliser, avec ou sans produit. On la suspend ensuite afin qu’elle sèche à l’air libre : 100 % naturelle et donc écologique, elle apporte une légère action exfoliante et permet d’obtenir un effet « peau nette ».
Utiliser des cosmétiques solides permet en effet de réduire son impact environnemental en éliminant les flacons en plastique et les suremballages. Un objectif 0 déchet pour une consommation beauté à la fois plus pratique et plus responsable. Formulé sans eau et avec très peu de tensioactifs, le shampooing solide ne contient par exemple aucun conservateur, nettoie sans irriter et dure deux fois plus longtemps qu’un flacon de shampooing traditionnel. Biodégradable et souvent labellisé « cruelty free » (non testé sur les animaux), il est plus naturel, parfaitement nomade et convient à toute la famille.
Même principe pour les nettoyants visage en pains qui nécessitent moins d’eau lors de leur fabrication et sont conditionnés dans un emballage réduit au strict minimum, limitant à la fois les ressources nécessaires à leur production et les déchets générés par leur utilisation. Quant au dentifrice solide, fabriqué à partir d’ingrédients naturels comme le carbonate de calcium, l’huile essentielle de menthe poivrée ou le charbon, il se croque version pastilles ou se frotte directement sur la brosse à dents. Une alternative qui fait réfléchir quand on sait que nous utilisons en moyenne 276 tubes de dentifrice dans une vie, et que ces derniers font partie des déchets résiduels, qui ne se recyclent pas.
Le « layering », tendance beauté qui consiste à superposer des dizaines de produits sur son visage, semble aujourd’hui dépassé : en ces temps d’écoresponsabilité, où la surconsommation n’est plus à la mode, on mise désormais sur l’allégement et la simplification, incarnés par la mouvance « skip-care ». Car ce courant minimaliste vise au contraire à réduire le nombre d’ingrédients et de gestes pour une routine plus courte et plus efficace.
Place donc aux produits multifonctions comme les baumes qui réparent, apaisent, soignent les cuticules ou disciplinent les mèches d’un seul geste, ou les huiles polyvalentes qui satinent et veloutent de la racine des cheveux jusqu’à la pointe des pieds. Souvent nomades et résolument antigaspillage, ils peuvent être utilisés par toute la famille, limitent les déchets et se révèlent également plus économiques !
Formulé sans substances controversées, pigmenté à souhait et investi d’une responsabilité écologique affirmée, le maquillage version clean présente un fort pourcentage de naturel sans aucun compromis sur la sensorialité ou la performance. Le nouveau rouge à lèvres brillant KissKiss Shine Bloom de Guerlain affiche ainsi 95 % d’ingrédients naturels, obtenus grâce à des procédés d’extraction à froid sans aucun solvant ni conservateur, pour minimiser l’impact environnemental, mais également des ingrédients bio, comme le beurre de karité. Et la version 2021 de la Terracotta culte de la marque à l’abeille n’est pas en reste avec ses 96 % d’ingrédients naturels ! La belle coréenne Dear Dahlia mise quant à elle sur une formulation résolument vegan et un actif phare breveté, l’extrait de fleurs de Dahlia variabilis, gorgé d’antioxydants et de vitamine C. Chez Absolution, on a le clean chevillé au tube depuis douze ans, entre packagings recyclés, prestataires engagés dans le développement durable, formules bio et flacons au minimalisme étudié. Côté mascara, la marque mise sur une formule à base de cires d’abeille et de carnauba enrichie en huile d’Abyssinie aux propriétés gainantes et nourrissantes. Et le vernis aussi se met au green ! La jeune marque Clever Beauty est ainsi formulée à l’aide d’ingrédients et de solvants biosourcés et va même plus loin en se dotant d’un bouchon intelligent : il suffit d’une pression pour faire descendre le pinceau jusqu’au fond du flacon et utiliser jusqu’à la dernière goutte de produit. Vous avez dit responsable ?
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Certaines molécules synthétiques sont soupçonnées d’avoir des effets néfastes sur la santé tandis que d’autres sont critiquées pour leur impact environnemental… Vous êtes perdus ? On vous explique !
La méthylisothiazolinone (MIT)
Interdite depuis février 2017 dans les produits cosmétiques non rincés, on retrouve encore couramment la MIT dans les gels douche et les shampooings antipelliculaires. Problème : la molécule peut se révéler fortement allergisante et déclencher rougeurs et démangeaisons un à deux jours après sa mise en contact avec la peau. Pour l’éviter, lisez les étiquettes : sa présence doit obligatoirement figurer sur l’emballage, bien que sa concentration soit désorm
Le triclosan
Soupçonné d’être un perturbateur endocrinien, cet antibactérien potentiellement présent dans les savons, déodorants et surtout les dentifrices risque également de favoriser les allergies. On lui reproche d’être bioaccumulable, c’est-à-dire de se stocker dans les graisses du corps d’où il se diffuse ensuite peu à peu, créant une exposition permanente qui pourrait nuire aux fonctions reproductrices et thyroïdiennes. Bonne nouvelle, cet antibactérien au spectre très large est loin d’être indispensable car il ne s’attaque pas spécifiquement aux bactéries responsables des caries. Pour l’éviter, il suffit de lire la composition de son produit.
Les silicones
En se déposant sur l’épiderme et les cheveux, ils forment un film occlusif qui lisse et rend brillantes les mèches et crée un effet peau douce et soyeuse tout en maintenant une illusion d’hydratation. Au final, de nombreuses marques les ont bannis car cette action « cache-misère » empêche les actifs de pénétrer, altérant au passage les tissus et les fibres sous la pellicule cosmétique. De plus, les silicones représentent un véritable problème au niveau environnemental : très difficilement biodégradables, ils peuvent mettre des centaines d’années à se désagréger dans la nature. Pour les pister, cherchez dans la liste des ingrédients les terminaisons en « icone », « iconol » et « siloxane ». Et adoptez à la place des formules clean proposant des cocktails d’huiles et d’esters végétaux, des alternatives complexes et difficiles à formuler mais de mieux en mieux maîtrisées.
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Le sodium laureth sulfate
Cet agent lavant particulièrement efficace pour disperser les corps gras dans l’eau est très présent dans les shampooings : difficile de s’en passer car son pouvoir moussant laisse l’impression d’une propreté impeccable après le rinçage. Pourtant, à terme, les sulfates, asséchants, peuvent irriter le cuir chevelu et favoriser l’apparition des pellicules et certains sont écotoxiques. Les marques vertes les ont donc remplacés par des agents moussants naturels issus de sucres et d’huile de coco, de blé ou de maïs qui assurent une fonction lavante plus douce et moins nocive pour les milieux aquatiques.
Le BHA et le BHT
Aussi connu sous l’appellation butylhydroxyanisole et butylhydroxytoluène, ces antioxydants synthétiques servent à éviter le rancissement des corps gras… mais ils sont aussi identifiés comme étant de potentiels perturbateurs endocriniens. De plus, le Circ (Centre international de recherche sur le cancer) soupçonne le BHA d’être cancérogène. La parade ? Le bio, dont les chartes interdisent le recours aux antioxydants synthétiques.
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