Enfants et pornographie : le cri d’alarme d’une infirmière scolaire

Dans son édition du 8 novembre, Le Parisien consacre un dossier aux enfants face à la pornographie. Le témoignage glaçant de Samia, infirmière scolaire depuis 16 ans, prouve l’urgence de la situation.Enfants et pornographie : le cri d’alarme d’une infirmière scolaire Enfants et pornographie : le cri d’alarme d’une infirmière scolaire

« Il faut agir, et vite, il y a urgence ». Dans Le Parisien du 8 novembre, Samia, infirmière scolaire en Seine-Saint-Denis, tape du poing sur la table et alerte sur un phénomène de plus en plus préoccupant : l’exposition des enfants à la pornographie. En 16 ans de métier, elle l’assure, elle « n’avait jamais vu ça ». Et selon cette femme de terrain, « le confinement, avec l’excès de téléphones portables, a exacerbé la situation. J’ai clairement vu la différence quand les jeunes sont revenus en cours ».

A 12 ans, 1 enfant sur 3 a déjà vu du porno

Comment cela se concrétise-t-il à l’école ? Les exemples cités par l’infirmière sont terrifiants et prouvent l’urgence d’agir : « J’ai d’abord été saisi par ce que j’entendais dans les couloirs. Il y avait beaucoup de propos sexualisés comme “va sucer ailleurs”. Je voyais des élèves mimer une fellation en gonflant la joue ». Pour rappel, l’experte parle bien ici d’enfants scolarisés à l’école primaire. En 2018, un sondage Opinion Way alertait sur ce phénomène inquiétant : à 12 ans, 1 enfant sur 3 avait déjà été exposé à une image pornographie.

« Dès le CM1, je dois intervenir »

Cette année, Samia a mis en place pour la première fois des ateliers de sensibilisation pour des élèves… dès 9 ans.« Auparavant, mes interventions étaient surtout au collège. Mais là, dès le CM1, je dois intervenir, confie Samia au Parisien. Parce que je me retrouve face à des petits qui parlent de fellation, de pénétration par les fesses. Leur langage est cru alors qu’à cet âge-là, ils devraient parler de caresses et de bisous. »

L’effroyable « jeu de l’arc-en-ciel »

Enfants et pornographie : le cri d’alarme d’une infirmière scolaire

Samia raconte une autre anecdote édifiante : « L’an dernier, dans un collège où j’intervenais, j’ai appris que des élèves de 5e jouaient au jeu de l’arc-en-ciel. Ça consistait pour les filles, à mettre du rouge à lèvres, à pratiquer des fellations et à voir avec la trace laissée par le rouge à lèvres quel niveau elles avaient atteint. »

La timide action du gouvernement

Problème majeur et aujourd’hui insoluble : la pornographie pour les mineurs est accessible en un clic. Les éditeurs de ces sites, obsédés par leur audience, ne se préoccupent que très peu de la protection de l’enfance. Que fait le gouvernement ? En février, il a lancé la plateforme « Je protège mon enfant » afin de lutter contre l’exposition des mineurs à la pornographie en ligne. Son objectif ? Conseiller les parents dans la mise en place du contrôle parental. En outre, une loi votée en juillet 2020 oblige les sites pornographiques à vérifier l’âge de leurs utilisateurs. Gros hic, cette loi n’est que très peu respectée. Deux associations de protection de l’enfance, e-Enfance et la Voix de l’enfant, ont ainsi assigné en justice les principaux fournisseurs français d’accès à Internet. Elles espèrent ainsi obtenir le blocage de plusieurs sites pornographiques dont l’accès aux mineurs est trop facile. Quant au ministère de l’Education nationale, il permet à des gendarmes, formés sur le sujet, d’intervenir dans les écoles.

« J’ai envoyé des jeunes en centre de santé »

Des mesures clairement insuffisantes pour Samia, très inquiète pour la jeunesse de notre pays : « On est très inquiets des comportements que ça peut générer et des impacts psychiques. J’ai envoyé des jeunes en centre de santé. Et puis ce sont des personnes qui peuvent se retrouver victimes d’agressions sexuelles car elles n’ont plus de garde-fou par rapport au respect de leur corps. »

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Auteur :
Guillaume Botton
Publié le

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