Coronavirus, ce qu'il faut savoir cette semaine : un été gâché?

Bonjour,

«Un été sous Covid, 2e édition». Cela pourrait être l'affiche d'un festival. C'est la réalité qui s'impose aux Français petit à petit. Ils se croyaient libérés, tout affairés à réserver caravane, gîte ou billets de train et voilà que ce satané variant Delta joue les trouble-fêtes. «Il risque de gâcher les vacances et de gâcher l'été», a prévenu le ministre de la Santé. Oui, sauf si la vaccination protège les services hospitaliers de l'engorgement. Pour cela, faudra-t-il imposer la vaccination à tous, ou tout le moins, aux soignants ? Et pourquoi pas offrir plus de liberté aux vaccinés... ou un donut ?

Bonne lecture,

Camille Lestienne, journaliste au Figaro

1. Le variant Delta plane sur l'été des Français

La quatrième vague va-t-elle déferler dès cet été ? «Ce variant est redoutable, et il est extrêmement rapide», a alerté le porte-parole du gouvernement en sortant mercredi du Conseil de défense. Aucune mesure coercitive n'a été prise mais un nouveau Conseil de défense est prévu lundi prochain. Le variant Delta concerne aujourd'hui plus de 40% des cas positifs. Le nombre de cas est repassé hier au-dessus des 4000, pour la première fois depuis près d'un mois. La quatrième vague annoncée la semaine dernière par Olivier Véran semble inéluctable et pourrait gâcher notre été. Ou pas. «Si l'on parle d'une reprise du nombre de contaminations, oui, alors on peut craindre une telle vague fin juillet, comme au Royaume-Uni. Ça peut tout à fait arriver, mais si on parle en termes d'hospitalisations et de décès, clairement non, en tout cas pas dès l'été», affirme un médecin spécialiste de Santé publique. Grâce à la vaccination des populations, les courbes de contaminations et d'hospitalisations sont décorrélées. Faut-il alors encore caler les décisions sanitaires sur le taux d'incidence ? Selon les spécialistes interrogés par Le Figaro, cette mesure a encore du sens mais il faudrait y ajouter les statuts vaccinaux des personnes contaminées pour juger au mieux des mesures nécessaires.

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L'impact sur les vacances. Pour tous les spécialistes, il est déjà trop tard pour fermer les frontières et freiner ainsi la progression du variant Delta. Les contrôles, en revanche, pourraient être améliorés. Et pour les Français qui voudraient franchir les frontières, est-il risqué de partir en vacances dans les pays où le variant Delta circule ? Le risque de contamination n'est pas plus grand qu'en France mais la vigilance est recommandée sur la possibilité d'être soigné sur place en cas de symptômes ou d'hospitalisation. Clément Beaune, le secrétaire d'État aux Affaires européennes, déconseille cependant aux Français de se réserver un séjour en Espagne ou au Portugal. En France, entre les marchands de glaces et les vendeurs ambulants, des missionnaires d'un nouveau type arpenteront le sable chaud et les lieux de loisirs. 2000 médiateurs de lutte anti-Covid, autrement appelés LAC, ont été ainsi engagés par le gouvernement pour assurer le rappel des gestes barrière et convaincre les Français de se faire vacciner. Parfois, la seringue ne suffit pas. C'est le cas des expatriés vaccinés par des sérums non homologués en Europe, obligés d'observer une quarantaine lors de leurs vacances en France. «Sur les quinze jours prévus en France, nous venons d'en passer dix enfermés dans notre maison», peste un témoin vacciné au Spoutnik V.

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Les chiffres à retenir

Source : Santé publique France au 7 juillet

2. Vaccination : inciter ou contraindre ?

Obliger les soignants. Les paroles publiques se suivent pour encourager les Français à se faire vacciner. Selon Gabriel Attal, «l'heure est à la mobilisation générale et à la vaccination massive» ; pour Thomas Fatôme, le patron de l'Assurance maladie, «il n'y a aucune raison d'attendre la rentrée. La vaccination, c'est maintenant». L'une des mesures envisagées pour faire remonter la courbe des primo-injections en chute libre est l'obligation vaccinale pour les soignants. Un consensus semble s'installer parmi les scientifiques, les politiques et les Français. Jean Castex consulte ce jeudi les élus locaux et Emmanuel Macron pourrait l'annoncer lui-même selon les informations recueillies par Le Figaro. En Italie, la mesure a été prise dès le 1er avril : les soignants y ont le choix entre le vaccin ou la mise à pied. Aujourd'hui, rapporte notre correspondante, «un peu plus de 97 %» d'entre eux sont vaccinés même si 300 soignants ont saisi la justice italienne pour faire lever cette obligation vaccinale. Quant à l'imposer au reste de la population, aucun chef d'État n'a encore osé le faire. «Il y a de toute évidence un tabou sur la question au niveau mondial», décrypte un expert auprès du Figaro même si certains utilisent des moyens détournés.

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Inciter les Français. Avant d'obliger, on peut tenter de convaincre à l'instar de certains pays étrangers. En Grèce, un pass culture voyage est offert aux jeunes pour les inciter à venir se faire vacciner. Aux États-Unis, c'est une bière ou un donut. En France, la Cnil a validé mercredi, sous conditions, l'envoi aux médecins traitants de la liste de leurs patients non vaccinés, à leur demande seulement. Ensuite, la liste doit être supprimée par le médecin «dès la fin de l'action de sensibilisation». La communication gouvernementale cependant commence à porter ses fruits. Les rendez-vous repartent à la hausse. Un «frémissement» qu'il faut conforter selon les autorités qui envisagent de multiples opérations cet été comme des «lieux de vaccination éphémères» montés autour des festivals. Pour éviter la saturation des hôpitaux, il faut également cibler les populations les plus fragiles et notamment les plus âgés et les diabétiques dont un quart n’est pas encore vacciné. Mais pour cela, il faut que les livraisons de doses de vaccin suivent le rythme. Celles de Pfizer vont baisser au fil de l'été alors que le vaccin américain représente 76% des primo-injections. L'AstraZeneca, quant à lui est boudé par les Français. À partir de cette semaine, l'intégralité des doses du sérum anglo-suédois sera donnée à Covax, le mécanisme de redistribution des vaccins aux pays les plus défavorisés.

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Les chiffres à retenir

Source : Santé publique France au 7 juillet

3. Et ailleurs, comment ça va ?

Royaume-Uni. Malgré la hausse spectaculaire des cas liés au variant Delta, Boris Johnson maintient le «jour de liberté» annoncé pour le 19 juillet. Ce jour-là, toutes les restrictions vont tomber même le port du masque dans les lieux fermés. Cette dernière mesure toutefois suscite les critiques et les inquiétudes. En revanche, pas encore de relâchement des contraintes aux frontières, peut-être pour le 26 juillet, le début des vacances pour les Britanniques.

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Indonésie. L'archipel est submergé par le variant Delta et connaît les mêmes scènes de chaos vécues par l'Inde il y a quelques semaines. Là-bas, au contraire du Royaume-Uni, rares sont ceux qui sont vaccinés : 5% seulement de la population. Pire encore, le doute s'installe sur le vaccin chinois Sinovac produit sur place. «Près de 1000 membres du personnel soignant, dont 400 médecins, ont déjà succombé au virus: parmi eux, une vingtaine avait pourtant été pleinement vaccinée au Sinovac», rapporte notre correspondant Sébastien Falletti.

Brésil. Jair Bolsonaro se retrouve sur le banc des accusés après le désastre sanitaire à Manaus. Le Brésil compte plus de 500.000 morts du Covid. Une enquête parlementaire a été ouverte sur la gestion de la pandémie dans la capitale brésilienne où le pouvoir s'est entêté à promouvoir un cocktail à base de chloroquine au lieu de gérer la pénurie de lits hospitaliers et de bonbonnes de gaz. «Le ministère de la Santé est resté sans cerveau. Tout le monde y est soit bolsonariste radical, soit militaire», dénonce un virologue.

Espagne. Au grand dam des fêtards de tous les pays, la Catalogne referme les portes de ses discothèques. «La situation épidémiologique en Catalogne est extrêmement compliquée», a prévenu la porte-parole du gouvernement autonome catalan tandis que l'épidémiologiste en chef du ministère de la Santé a admis que les chiffres n'étaient «pas bons du tout» dans l'ensemble du pays.

4. La citation

La pandémie de Covid-19 n'a cessé d'alimenter les théories complotistes et les fausses rumeurs. Depuis l'apparition des vaccins, des interprétations erronées d'études scientifiques circulent et des inquiétudes se font jour par manque d'information. Le Figaro s'est attaqué cette semaine à deux questions : d'une part, les vaccins à ARN affectent-ils la qualité du sperme ? Des médecins américains ont cherché à savoir si les vaccins à ARN messager avaient un impact sur le sperme, et donc sur la fertilité. Leur étude est rassurante : les chercheurs n'ont constaté aucune dégradation des paramètres spermatiques suite à la vaccination. D'autre part, dans les vaccins à ARN messager, la protéine Spike est-elle «toxique et dangereuse» pour l'homme ? Ce sont les propos d'un chercheur canadien citant des études scientifiques sérieuses qui ont mis le feu aux poudres dans le milieu des vaccinosceptiques. Mais les interprétations de ces études sont fausses et ont été démenties par les auteurs eux-mêmes. «Il faut savoir, rappelle le journaliste Mayeul Aldebert, que le vaccin à ARN messager (ARNm) est l'un des médicaments les plus surveillés et qu'aucun élément aujourd'hui ne permet d'alerter la communauté scientifique».

5. Le point sur les dernières restrictions

Dernières jauges et pass sanitaire. Depuis le 30 juin, excepté dans le département des Landes qui avait maintenu les restrictions jusqu'au 6 juillet, les jauges sont levées dans les restaurants, les commerces, les cinémas, les théâtres ou les musées. Les concerts debout ont repris avec une limite de 75% des spectateurs dans les établissements en intérieur, et de 100% en extérieur. Les événements rassemblant plus de 1000 personnes sont en revanche soumis au pass sanitaire tout comme les discothèques qui rouvriront leurs portes le 9 juillet. Le port du masque est toujours obligatoire dans les lieux clos et à l'extérieur lorsque la distanciation n'est pas possible (marchés, files d'attente, quais de gares, etc.).

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Terminé le télétravail à 100%. En entreprise, un nouveau protocole est entré en vigueur le 1er juillet. Si les sociétés ont repris la main sur l'organisation du temps de travail dans le cadre du dialogue social, le gouvernement recommande le rythme de deux jours de travail à distance par semaine. La jauge dans les cantines est levée tout comme la limite de six convives par table. Le port du masque reste obligatoire sauf si le salarié se situe à deux mètres de distance de ses collègues.

Un pass sanitaire pour voyager. Depuis le 1er juillet, les Européens peuvent voyager plus facilement au sein du continent grâce à des preuves certifiées de vaccination ou de tests négatifs rassemblées dans un document unique. En format numérique ou papier. Attention cependant, chaque pays peut continuer d'appliquer des règles spécifiques. Le service voyage du Figaro vous informe avec un article et une carte régulièrement mis à jour.

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6. Les réflexes à conserver

Le virus se transmet par les gouttelettes et les aérosols. Les gestes barrières détaillés par le ministère de la Santé doivent être observés pour se protéger et protéger les autres:

7. Que faire en cas de symptômes ?

La maladie se manifeste par plusieurs symptômes, le plus souvent la toux et la fièvre.

Le plus important est de se faire tester. Selon les recommandations du ministère de la Santé, vous devez, en cas de symptômes, rester à domicile et contacter votre médecin qui vous prescrira un test. En attendant le résultat, vous devez vous isoler, porter un masque et préparer la liste des personnes que vous auriez pu contaminer.

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À la semaine prochaine.

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