Test Assassin's Creed 3 sur PS3

Soyez rassurés, on ne vous révélera rien du scénario d'Assassin's Creed 3, question de respect et d'intégrité physique. En revanche, il est de notoriété publique que le successeur d'Altaïr et d'Ezio s'appelle Connor, un nom idéal pour les jeux de mots moisis ; sauf si l'on passe par son patronyme d'origine : Ratonhnhaké:ton. Fils d'un père britannique et d'une mère amérindienne, il reste très attaché à la tribu Mohawk dont il défend les intérêts tout au long de l'aventure. S’il n'hésite pas à faire couler le sang pour y parvenir, il va se rendre compte que les conflits sont également faits de nuances et ne versent pas forcément dans le manichéisme. En fait, la personnalité de Connor est beaucoup plus complexe que celle de ses prédécesseurs, ce qui n’en fait pas pour autant un personnage plus charismatique. Un crève-coeur quand on sait que le mythe Assassin’s Creed repose avant tout sur l’éclat de ses protagonistes principaux, et Connor en manque cruellement par moments. L’autre secret de Polichinelle concerne le contexte qui a été retenu pour sculpter le scénario du jeu : la Révolution américaine. La trame couvre une trentaine d’année – de 1753 à 1783 – et démontre si besoin était tout le savoir-faire du studio en matière de recherches historiques. Comme l’exigent les règles ancestrales de la série, cette nouvelle aventure sera l’occasion de croiser des personnalités de l’époque telles que Georges Washington, La Fayette ou encore Benjamin Franklin. Des pourritures, il y en a aussi dans Assassin’s Creed 3, ce qui nous fait avaler les périples de Connor d’une seule traite tellement l’histoire est prenante, et qu’on a envie de leur trancher la gorge. Sans spoiler, vraiment, le jeu débute par une surprise vachement bien amenée, avant de nous coller en pleine figure un coup de théâtre auquel on ne s’attend pas du tout. Bref, bien joué, sauf pour la B.O. qui nous semble un ton en-dessous de ce que l’on a connu jusqu’à présent, surtout en Italie. Il y a des bons morceaux, c’est vrai, mais pas aussi fracassants que Venice Rooftops ou encore The Brotherhood Escapes.

Aux galeries, Lafayette !

Venons-en à présent au contenu d’Assassin’s Creed 3 qui n’est pas aussi révolutionnaire finalement, dans la mesure où il reprend quand même pas mal d’éléments développés dans les épisodes précédents, mais présentés de façon plus intelligente. Les assassins de la confrérie par exemple, qu’il est désormais possible d’envoyer en mission à n’importe quel moment de la partie (sauf lorsque l’on se trouve en dehors d’une ville) en pressant L2/LT puis Carré/X, alors qu’il fallait jusqu’à maintenant passer systématiquement par un pigeonnier. Hyper pratique. Toujours dans cette idée de dépoussiérer le système de jeu, trouver des recrues pour gonfler les rangs de la confrérie ne passe plus par la destruction d’une tour ennemie ; les deux objectifs ne sont plus liés. Pour convaincre les opprimés de rallier sa cause, Connor devra dans un premier temps délivrer chaque district de la ville (généralement au nombre de trois) en accomplissant des missions dites de Libération (empêcher une balance de dénoncer des rebelles aux Templiers, transporter des blessés à la clinique du coin, libérer des détenus sur le point d’être exécutés…), jusqu’à ce que le taux de contestation atteigne 100%. Ce n’est qu’à cette condition qu’il est possible d’accéder par la suite au repaire de notre futur allié, qui indiquera alors l’endroit où se trouve le Templier à abattre. Les fans remarqueront sans doute que les assassins disposent dorénavant de compétences (Gardes du corps, Escorte secrète, Tireurs d’élite, Assassins, Emeute, Embuscade) qui offrent l’occasion d’aborder une situation de différentes façons. On ne va pas vous décrire chacune d’elles ici, mais on précisera néanmoins qu’on a eu un gros faible pour le skill Escorte secrète (Connor est alors le prisonnier d'assassins déguisés en Templiers), qui se montre particulièrement efficace lorsqu’il s’agit d’infiltrer une zone surveillée. L’habileté la moins intéressante demeure Garde du corps qui n’apporte pas grand chose au gameplay, si ce n’est une certaine incohérence : voir un groupe d’individus suivre un mec à capuche, ça n’éveille jamais les soupçons dans Assassin’s Creed 3. Bizarre.

Test Assassin's Creed 3 sur PS3

Véritables pépites souvent mises en avant pour vanter les qualités du jeu, les batailles navales représentent l'une des innovations majeures et mettent tout simplement la pression. Pas uniquement d'un point de vue visuel avec des vagues qui donnent le mal de mer, mais aussi et surtout en termes d'immersion. Ca hurle, ça gueule sur le pont lorsque Connor donne les instructions à son équipage, et chaque coup de canon qui fait mouche est l'occasion pour eux de s'époumoner avant de repartir au combat. Terrible. Quid des commandes ? Rien de bien sorcier en fait. La gâchette de gauche permet d'effectuer des tirs précis, alors que la gâchette de droite est utile pour lâcher une rafale via le pont de batterie. Après, il faut surtout se montrer capable de coordonner les mouvements puisque pendant que l'on ciblera une embarcation adverse, il faudra également garder un oeil sur la barre afin de ne pas s'échouer sur un récif façon Costa Concordia. Pour le reste, c'est juste une histoire de finesse et de bon sens. Par exemple, on évitera de se faire encercler par les ennemis pour ne pas être pris en traître, et tirer alors que l'on est dans le creux de la vague sera le meilleur moyen de subir une contre-attaque dévastatrice. D'ailleurs, appuyer sur Carré/X permet d'esquiver les projectiles au cas où. Ah oui, on allait oublier de préciser qu'il est possible d'aborder un bateau ennemi après l'avoir démâté. Malheureusement, cette action reste scriptée et n'est accessible que dans le cadre d'une mission bien précise. La chasse fait partie des autres ajouts d'envergure d'Assassin's Creed 3. Difficile de ne pas penser à Red Dead Redemption lorsque l'on se balade dans Frontière à la recherche du moindre animal pour se remplir les poches, ou alors récupérer de la matière première.

Chasse et pêche

Néanmoins, l'interaction avec la faune semble moins poussée que dans le titre de Rockstar Games, car à aucun moment un loup ou un puma s'en est pris à notre monture. Mais bon, ça reste du solide quand même et approcher un animal ne se fait pas les doigts dans le nez. En effet, en fonction de la proie visée, les techniques de chasses utilisées seront différentes : s'il faudra décocher une flèche ou placer un piège pour abattre un lièvre, on devra par contre se planquer voire laisser traîner des appâts pour se saisir d'un plus gros gibier. Les QTE sont même de rigueur quand on fait face à une bête enragée, sachant que dans tous les cas, il sera impératif de respecter l'animal et de le dépecer dans les règles de l'art sous peine d'être désynchronisé, ou alors voir la valeur de la viande dépréciée. A l'image du bourg de Monteriggioni dans Assassin's Creed 2, Connor dispose de l'immense domaine de Davenport qu'il peut faire prospérer au fil de l'aventure. Ici, aucun bâtiment à rénover mais des matières premières à développer pour favoriser les échanges commerciaux avec les marchands des grandes villes. Les missions de Domaine - qui consistent la plupart du temps à délivrer les habitants soumis au régime des Templiers - offrent l'occasion de s'entourer d'un fermier, d'un bûcheron, d'un chasseur, d'un pêcheur, d'un menuisier ou encore d'un forgeron capables de fabriquer des produits par le biais d'un système de recettes. S'il sera possible d'en dénicher des nouvelles en fouillant chaque recoin d'Assassin's Creed 3, on pourra également la jouer Pierre Sang et en concocter soi-même, avec le risque de perdre les ingrédients utilisés si la sauce ne prend pas. Une fois les objets commandés prêts, ils seront placés dans un convoi susceptible d'être attaqué à n'importe quel moment de la partie en fonction de la valeur de la marchandise. A vrai dire, l'argent n'est pas vraiment un souci dans le jeu, et on regrette encore une fois qu'il soit aussi facile d'accumuler les pounds, ce qui du coup réduit l'importance de ces transactions commerciales.

En ce qui concerne la réalisation, Assassin's Creed 3 met des droites à la vitesse de la lumière, et ceux qui avaient pouffé de rire en assistant à la naissance d'Ezio dans Assassin's Creed 2, vont pleurer avec la bataille de Bunker Hill ; sans doute l'un des passages les plus spectaculaires du jeu à nos yeux. Ce n'est pas du Battlefield 3 non plus, n'exagérons rien, mais quand on a suivi la série depuis ses débuts, il s'agit d'une énorme avancée en termes de graphismes et d'effets visuels. Les dégâts causés par les explosions ont fait l'objet d'un soin particulier des développeurs, et on ne parle même pas des quelque 2 000 NPCs présents à l'écran une fois sur le champ de bataille. Ca pète de partout, et nous n'avons constaté aucun ralentissement durant toute la séquence, ce qui est un sacré tour de force, il faut l'avouer. Dans l'ensemble, Assassin's Creed 3 joue avant tout la carte de l'authenticité, et même si nous n'étions pas nés à l'époque pour être en mesure de faire la comparaison, Ubisoft Montréal jure s'être appuyé sur des archives pour reproduire les lieux avec exactitude. En tout cas, ça vit dans chacune des villes explorées par Connor qui a l'occasion de côtoyer différentes couches sociales. Tout le monde n’avait pas les moyens de se balader avec un costard trois pièces sur les épaules, et nombreux sont les enfants à demander l’aumône dans les rues pour tenter de survivre. Les églises avec un clocher pointant à plus de 800 mètres n’étaient pas légions non plus, et comme il fallait absolument conserver cette verticalité qui a toujours caractérisé la série, les développeurs ont contourné le problème en faisant de la nature une zone à part entière avec Frontière. Grimper aux arbres, sauter de branche en branche et escalader des falaises à une hauteur vertigineuse - le tout dans une flore ultra détaillée - est un jeu d’enfant pour Connor, sachant que la frontière nord-est américaine dans Assassin’s Creed 3 est 1,5 fois plus grande que la superficie totale d’Assassin’s Creed Brotherhood. Quant aux expressions faciales, elles ont été entièrement retravaillées, au même titre que les animations du héros. On peut même se cacher à l’angle d’un mur pour écouter une conversation, le genre de détail qui renforce l’aspect infiltration du jeu.

La fin Desmond ?

Le système de combat, lui, a également été revu pour se calquer sur le célèbre free-flow introduit dans Batman Arkham Asylum. Connor est ainsi capable d’exécuter des combos ravageurs face à une armée de tuniques rouges, sachant qu’il est possible de changer de cible à tout moment en inclinant le stick analogique dans une direction ou dans une autre. Même s’il s’agit essentiellement de matraquer Carré/X pour distribuer des claques, les enchaînements n’en sont pas moins spectaculaires et le système reste fluide de bout en bout. Une icône s’affiche systématiquement au-dessus de la tête de l’assaillant sur le point de frapper, pour qu’on ait le temps de placer un contre. Naturellement, l’astuce ne fonctionnera pas face à des ennemis un peu plus féroces, et il faudra donc d’abord briser leur garde avant de leur porter le coup de grâce. Les Templiers sont moins abrutis que dans les Assassin’s Creed précédents, et ils n’attendent pas sagement qu’on leur mette une gifle pour réagir. Les affrontements sont vraiment des bastons de barbare, avec un Connor ambidextre qui fait preuve d’une brutalité extrême avec son tomahawk, surtout lors des actions contextuelles où il élimine plusieurs adversaires à la fois. Du coup, certains soldats n’hésitent pas à se mettre à distance pour mieux l’ajuster à la gâchette. Et comme il n’est plus possible de se gaver de médicaments pour régénérer sa barre vitale pendant les combats, la tâche peut rapidement se compliquer si le timing des contres n’est pas respecté scrupuleusement. Le gameplay d’Assassin’s Creed 3 profite également de l’apparition de la météo (neige, pluie, brouillard), bien que celle-ci soit scriptée d’après ce que l’on a constaté. En outre, elle n’a pas de réel impact sur le comportement des troupes ennemies. Bon allez, les gardes vont peut-être prendre un peu plus de temps pour distinguer la silhouette de Connor dans le brouillard, mais c’est vraiment tout. Une dernière chose : il est très difficile de semer les gardes dans les ruelles. Alors qu'il suffisait de prendre deux virages pour les larguer dans les épisodes précédents, il va falloir cette fois-ci se greffer un troisième poumon. Chaud.

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