Le dur hiver Recevez les alertes de dernière heure du Devoir

On a prévu de la dinde pour 20 personnes. Craignant la pénurie, les consommateurs se sont rués à la SAQ pour s’assurer qu’elle soit bien arrosée. Partout au Québec, on s’est promis des Fêtes « normales ». Malgré la progression fulgurante du variant Omicron et les avertissements d’Ottawa, ordonner maintenant l’annulation ou la réduction des rassemblements causerait une immense déception.

Le directeur national de santé publique, Le Dr Horacio Arruda, parlait la semaine dernière d’un « risque calculé », mais le texte de sa recommandation et ses appels répétés à la prudence donnent la nette impression qu’il aimerait mieux ne pas le prendre.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, ne cache pas son inquiétude face à la possibilité d’un nouveau débordement des hôpitaux et à la pénurie de personnel, y compris pour l’administration de la troisième dose.

On comprend que M. Legault répugne à se dédire une autre fois, mais les partis d’opposition n’hésiteront pas à le tenir responsable d’une explosion des éclosions en début d’année, qui risque de faire oublier rapidement la magie de Noël.

Face à l’évidence du danger, il a commencé à préparer les esprits à une nouvelle volte-face qui laisserait un goût plus amer que celle de l’an dernier. Sa précipitation l’a encore placé dans une situation perdant-perdant.

Il aura beau plaider que le nouveau variant a déferlé sur toute la planète, se comparer aux autres ne console pas nécessairement quand on est soi-même plongé dans le malheur.

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À chaque nouvelle vague, on a demandé à la population de faire un effort qui devait être le dernier. Voilà maintenant que la deuxième dose ne suffit plus et qu’on doit retourner au télétravail. Le sentiment de toujours se retrouver à la case départ ne peut que nourrir l’insatisfaction.

L’hiver s’annonce dur pour le gouvernement. Après les semaines difficiles que le procès de sa gestion de la première vague dans les CHSLD lui a fait passer, il pouvait espérer que le pire était passé, mais le retour précipité de Marguerite Blais est de mauvais augure.

Bien entendu, on lui souhaitait un prompt rétablissement de son épuisement professionnel, mais pas suffisamment rapide pour qu’elle soit en mesure de témoigner devant la coroner Géhane Kamel, qui a eu la malencontreuse idée de poursuivre ses audiences au-delà de ce qui était prévu.

Mme Blais a dû prendre bonne note du traitement qui a été réservé à sa collègue Danielle McCann, qui a été littéralement jetée sous les roues de l’autobus, et elle n’entend certainement pas subir même sort.

En 2018, l’ancienne ministre libérale avait été accueillie en véritable héroïne à la CAQ, quand elle avait accepté de défendre ses couleurs dans Prévost. Elle apportait alors la touche d’empathie qui manquait à cette équipe de gens d’affaires, mais elle est maintenant perçue comme un boulet.

Elle n’acceptera cependant pas de servir de bouc émissaire pour l’épouvantable gâchis des CHSLD. Comme elle l’avait fait dans sa mémorable entrevue à l’émission Enquête, elle dira plutôt qu’on n’a pas tenu compte de ses avertissements. Viendront peu après le rapport final de la Commissaire à la santé et au bien-être, qui s’annonce plus corsé que son rapport intermédiaire, et, vers la fin de l’hiver, celui de la coroner.

Au fur et à mesure que la présence du virus tendra à devenir une réalité avec laquelle il faut apprendre à vivre de façon permanente, d’autres dossiers occultés par la pandémie vont réapparaître sur le radar de l’opinion publique, qui ne jugera plus le gouvernement simplement sur sa gestion de la crise sanitaire.

De passage au Devoir cette semaine, la cheffe du PLQ, Dominique Anglade, a expliqué que son parti visait les progressistes qui ont voté pour la CAQ en 2018, qu’elle estime représenter le quart de l’électorat caquiste. Il reste à voir si ces libéraux déçus par le gouvernement Couillard seront convaincus par le virage « social-démocrate » qu’elle veut faire prendre à son parti.

De son côté, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, entend rapatrier les souverainistes qui ont aussi voulu se débarrasser des libéraux, mais qui constatent que les prétentions autonomistes de la CAQ étaient du vent et qui voudront voter « authentique » en octobre prochain.

À cet égard, l’élection partielle à venir dans Marie-Victorin sera riche d’enseignement. La CAQ est convaincue de l’emporter facilement dans cette forteresse péquiste. Une défaite serait un sérieux avertissement. M. Legault a dit s’attendre à ce que l’écart constaté par les sondages se resserre au cours des prochains mois, mais il doit espérer que l’hiver ne soit quand même pas trop dur.

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