Le rouge à lèvres est sur toutes les bouches, dans tous les sacs, augmente notre self-esteem autant que notre sex-appeal. Des backstages à la vie quotidienne, il est notre allié bonne mine, « la première arme de séduction d’une femme », disait Coco Chanel, et un emblème de la beauté féminine depuis cinq mille ans.
S’il fut réservé aux courtisanes, aux pin-up ou aux actrices (Sarah Bernhardt l’a popularisé au XIXe siècle alors que porter du rouge en public était prohibé), Marilyn Monroe l’a hissé au sommet du glam (on notera qu’elle l’utilisait pour rendre ses dents plus blanches et mélangeait cinq nuances différentes pour obtenir sa couleur perso…). Entre-temps, dans les années 1930, Chanel l’habille de modernité avec un étui tournant.
Disparu dans les années 1990 à 2000, au détriment des gloss et des teintes nude, le lipstick rouge fait aujourd’hui un come-back fracassant avec 900 millions de tubes vendus par an dans le monde (dont 300 millions en Europe), soit une trentaine chaque seconde.
Un succès qui ne se résume pas seulement à une histoire de mode, mais peut-être aussi à un contexte économique, si l’on en croit Leonard Lauder, président du conseil d’administration Estée Lauder, qui avait inventé en 2000 le concept de « l’indice rouge à lèvres » : plus un pays est en crise, plus les ventes de lipsticks décollent. La théorie n’est pas vraiment prouvée, mais on peut comprendre que l’idée d’un rouge en guise de remonte-moral ait la cote.
Ce classique du maquillage reste en effet un accessoire de luxe abordable, et les maisons de couture le conçoivent comme un sac à main griffé. Tube précieux, clic chic du fermoir, design créé par des artistes : le très luxueux Rouge G, de Guerlain, avec son miroir intégré a été dessiné par le joaillier Lorenz Baümer ; Givenchy édite son Rouge Kyoto Edition, un collector réalisé par un artiste japonais. Quand le lipstick devient objet d’art…
L’accessoire est aussi séducteur qu’une paire de talons aiguilles, mais s’applique désormais de la même façon que l’on enfile un jean : avec naturel et simplicité. Nul besoin d’être une experte, raisins fondants et applicateurs malins guident notre gestuelle quotidienne. « C’est l’outil favori pour créer un look facile et chic instantanément, la meilleure façon d’éclairer et d’animer le teint et le charme de toute femme ! » estime Lloyd Simmonds, directeur artistique du make-up Yves Saint Laurent.
Ce basique qui upgrade n’importe quelle tenue (même un jogging) n’est plus l’apanage du tailleur chignon. « La bouche rouge a perdu son côté coincé, trop chic ou trop années 1940, elle s’est réellement démocratisée, notamment chez les plus jeunes », résume la make-up artist Lyne Desnoyers chez M.A.C. Pour l’été 2016, elle mise sur « un rouge chaud qui flirte avec le rouge cerise, appliqué au pinceau, au bâton ou au doigt pour jouer avec différentes opacités ».
On peut varier les effets de style : appliquer son rouge en all-over ou juste sur le centre des lèvres, fondu sur le contour pour rendre sa ligne plus douce, mixer deux teintes ou textures (mat et brillant, par exemple)… Sur les défilés Acne Studios, Dick Page, make-up artist Shiseido, mélange plusieurs tonalités - au couteau de peintre - afin d’obtenir un carmin frais et éclatant qui tranche sur une peau nue (presque) non maquillée. « C’est ce contraste entre le chic du rouge et la vérité de la peau qui crée la modernité et évite un look trop sophistiqué. »
Finis les rituels d’application à l’ancienne, où il fallait appliquer son rouge au pinceau, absorber dans un Kleenex, poudrer, réappliquer sur les contours pour obtenir une tenue irréprochable. Les textures, pigments et modes d’application ont tellement évolué que l’on ne craint ni bavure ni déshydratation. Polymères fixateurs, micro-huiles nutritives, pigments haute-fidélité, cires émollientes pour un glissant parfait… facilitent le geste et une application impeccable.
« On peut se permettre des textures plus onctueuses grâce à une nouvelle technologie : le raisin est désormais guidé dans les parois du mécanisme, il peut donc être plus mou », explique la Recherche LVMH. « D’autre part, on obtient aujourd’hui des couleurs plus vives et plus pures grâce à des bases de formule très blanches, alors qu’auparavant elles étaient jaunes. Enfin, il y a des années, nous étions obligés de parfumer les raisins pour masquer leur odeur. Aujourd’hui, nous les parfumons toujours mais pour le plaisir du sillage. »
- Le Rouge Coco de Chanel, Gabrielle, tendre et fondant.- Le Rouge Dior n° 999, incendiaire et satiné.- Le Rouge Givenchy n° 306, Carmin Escarpin, un rouge bonne mine.- Le Rouge Pur Couture n° 01, Yves Saint Laurent, intense et flamboyant.
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