Strasbourg : "l'été clandestin", de l'effeuillage burlesque comme remède à la grisaille de ce mois de juillet

Marre de la météo qui fait grise mine? Ras-le bol du ciré et des bottes de pluie ? Détendez-vous : grâce à l'école de danse strasbourgeoise"La Clandestine" dirigée par Luna Moka, on passe des soirées hot hot hot! au programme, effeuillage burlesque, french cancan et cabaret à l'espace Colod'Art.

Qu'il pleuve ou qu'il vente, pour être certain de gagner quelques degrés de température, direction l'espace Colod'Art, situé Plaine des bouchers à Strasbourg. C'est là-bas que l'école de danse la Clandestine a pris ses quartiers d'été pour une série de spectacles jusqu'au 31 juillet.

Il n'y a plus qu'à se laisser embarquer vers un univers extravagant, porté par des danseuses qui s'appellentRouge de Porcelaine, Pixelle Fury, Tiger Lili, Les charmantes carrousels, Claire Obscur, ou encore les Soeurs de Minuit. Dans une atmosphère chauffée à blanc, on n'hésite plus à enlever quelques couches de vêtements. C'est même recommandé.

Show must go on

C'est la revanche du monde culturel, trop longtemps confiné. A cause de l'épidémie de coronavirus, à l'école de danse "La Clandestine", il a fallu remplacer les cours par des rendez-vous en visio. "On a perdu beaucoup d'élèves en route" reconnait Luna Moka, la directrice. L'école est passée de 120 élèves à une cinquantaine. Alors, pour récompenser les plus assidues, elle a leur a proposé de se produire en public.

Avec un entraînement intensif depuis la reprise des cours en présentiel, le résultat est tel que l'objectif initial d'un week-end unique de représentation a été dépassé. Finalement, la programmation durera tout le mois de juillet. "J'avais envie de marquer le coup, montrer ce que l'on sait faire", explique Luna Moka. Ça pourrait également redonner envie à celles qui avaient abandonné, et pourquoi pas, séduire d'autres filles.

Une échappatoire pendant le confinement

Strasbourg :

Pour Eva Polak, 25 ans, le confinement et les cours en visio n'ont certainement pas été dissuasifs. "Même si ça n'a pas toujours été simple, même si la connexion a été parfois mauvaise, ces cours m'ont aidé à tenir bon. Ils étaient une échappatoire au confinement" dit-elle.

Eva Polak a toujours dansé : classique, hip hop, modern jazz, elle a alterné tous les styles. "Mais j'avais envie de me retrouver en phase avec moi-même. L'univers strass et paillettes, clairement m'a attiré. Cela faisait un an que je regardais ce que faisaient les filles sur les réseaux sociaux, j'ai décidé de franchir le pas". Un peu comme un défi lancé à soi-même, avec la satisfaction d'avoir osé le relever.

Plumes, chapeaux et boas

Un spectacle d'effeuillage burlesque, c'est bien plus que de la danse, confirme Luna Moka. Ses élèves ont entre 20 et 55 ans, "La plupart veulent se réapproprier leur corps, se sentir belles" précise-t-elle. Bien sûr, il y a l'aspect sportif, mais dans cette discipline, les costumes, les accessoires sont déterminants. L'école tient un stock de plumes, chapeaux et boas à disposition des élèves.

En revanche, la lingerie est toujours personnelle : "je m'assure simplement qu'elles choisissent des articles dans lesquels elle se sentent bien" dit Luna Moka.

Pour préparer les spectacles, il y eut également des ateliers de customisation de costumes : des moments de complicité et aussi de franche rigolade : car dans l'effeuillage burlesque, humour et autodérision se portent comme une seconde peau.

Se sentir libre

La perspective de monter sur scène a véritablement motivé les troupes. "La rencontre avec le public, c'est génial, ça donne un souffle nouveau, c'est beaucoup d'émotion!" s'exclame Eva Polak.

Elle participe à plusieurs chorégraphies, mais celle qu'elle préfère est une danse charleston, ambiance années 20 "C'est clairement une époque où j'aurais aimé vivre, dit-elle. Les costumes sont très classes, les coiffures stylées, et la chorégraphie à beaucoup de peps"

Et le regard des autres? Bienveillant, résume Luna Moka. Elle qui s'est formée à l'effeuillage burlesque à Londres, avant d'ouvrir son école à Strasbourg il y a une dizaine d'années, a vu les mentalités évoluer.Le spectateur d'aujourd'hui n'est plus du tout timide, il s'est libéré. Il ose intervenir, soutenir, applaudir, ce qui était beaucoup moins le cas il y a quelques années.

Les regards changent, mais il reste une constante : le public est majoritairement féminin. Des femmes qui ont envie de s'amuser, et qui accessoirement, amènent leur mari.

Les prochains spectacles :

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