L’aorte abdominale : fonctions, maladies et traitements

1. À quoi sert l’aorte abdominale ?

Si le sang peut circuler dans tout le corps, c’est justement grâce à l’aorte qui est, en quelque sorte, un conduit dans lequel le sang circule et atteint les différentes parties du corps. Ainsi, l’aorte abdominale permet au sang de circuler dans l’abdomen. Le rôle de l’aorte est indispensable pour garantir le bon fonctionnement du cœur. En effet, les artères coronaires apportent le sang et l’oxygène au cœur. Ces artères naissent à la base de l’aorte et se remplissent, principalement, en diastole quand le cœur se relâche. L’aorte est aussi très importante pour tous les organes du corps humain. Si le sang ne peut pas circuler correctement, les conséquences peuvent être relativement graves.

2. Quelles sont les maladies de l’aorte abdominale ?

Parfois, l’aorte abdominale peut se fragiliser de manière plus ou moins importante. Il en résulte une dilatation qui peut être dangereuse. En effet, la paroi de l’aorte abdominale devient plus fine. Au bout d’un certain temps, elle peut même se rompre à cause de la pression artérielle. Cela s’appelle l’anévrisme de l’aorte abdominale. C’est la maladie la plus fréquente et elle peut toucher n’importe quelle partie de l’aorte. Lorsque l’anévrisme ne touche que la partie de l’aorte abdominale, on dit qu’il s’agit d’un anévrisme sacciforme et quand il touche toute l’aorte, c’est un anévrisme fusiforme.

La particularité de l’anévrisme de l’aorte abdominale est qu’il ne présente presque jamais de symptômes ou du moins, pas tant qu’elle ne soit rompue. En cas de douleurs dorsales ou abdominales, cela veut dire que l’aorte abdominale vient de se rompre. Si l’anévrisme de l’aorte abdominale n’est pas traité à temps, cela peut entraîner des conséquences plus ou moins graves. De petits caillots peuvent venir se longer dans les artères et les boucher au niveau des jambes, c’est, ce que l’on appelle, une thrombose. Par ailleurs, l’anévrisme peut aussi comprimer les organes qui se trouvent à proximité comme l’intestin grêle, ou encore créer des infections. Par conséquent, dès que vous ressentez des symptômes, même minimes, il ne faut pas tarder pour consulter un spécialiste afin que la situation ne s’aggrave pas davantage.

Quels sont les différents facteurs de risque :

3. Comment soigner l’aorte abdominale ?

L’anévrisme de l’aorte abdominale est une maladie assez compliquée à gérer étant donné qu’elle ne provoque, généralement, aucun symptôme. Les seules douleurs abdominales ou dorsales liées à l’anévrisme surviennent quand il y a une rupture. Il est donc très difficile d’anticiper cette rupture et de l’empêcher.

Parfois, l’anévrisme est détecté avant la rupture, car le patient est allé consulter un spécialiste pour une tout autre raison et lors de l’examen qu’il devait passer, le spécialiste remarque la présence de l’anévrisme. Par ailleurs, depuis 2010, une campagne de prévention a vu le jour. Il est donc possible de se faire dépister régulièrement pour réduire les risques d’anévrisme. Ces dépistages peuvent être réalisés par tout le monde, mais sont surtout destinés aux hommes fumeurs de plus de 65 ans qui ont un parent ayant déjà eu un anévrisme de l’aorte abdominale.

L’aorte abdominale : fonctions, maladies et traitements

En cas d’anévrisme de l’aorte abdominale, il y a deux cas de figures. Si l’anévrisme est minime et ne présente aucun danger, le patient sera quand même placé sous surveillance pour vérifier l’évolution de la maladie. En revanche, si le patient a des douleurs abdominales ou dorsales causées par une rupture, dans ce cas, il ne faut pas attendre. Le patient doit se faire opérer de toute urgence pour éviter de possibles complications.

Deux types d’opérations sont possibles pour un anévrisme de l’aorte abdominale :

Après une chirurgie, les principaux risques sont les thromboses, les saignements, les risques infectieux ou encore les complications respiratoires suite à l’incision et les douleurs. Pour l’endoprothèse, le principal risque est l’hématome, ou faux anévrisme du Scarpa ainsi que le risque de saignement car la prothèse est insérée, pliée au travers de l’aine et comme son diamètre est assez important, cela peut causer des traumatismes. Le patient doit adopter une alimentation riche en protéines afin que la convalescence soit plus rapide. De même, pour éviter d’être constipé, il est recommandé de boire entre 7 et 9 verres d’eau. Par ailleurs, après l’opération, il est très important de faire de l’exercice, mais pas trop physique. La marche est idéale. Dans tous les cas, il ne faut pas porter de poids de plus de 5 kilos pendant au moins 4 semaines.

Si des douleurs se font ressentir après l’opération, il est possible de prendre des médicaments pour calmer ces douleurs. Durant l’hospitalisation, le patient bénéficie d’un suivi et des antalgiques puissants sont prescrits pour calmer les douleurs, étant donné que la chirurgie provoque, par la suite, des douleurs assez importantes. En revanche, quel que soit le type d’opération choisi, le patient va en soins intensifs et doit donc rester à l’hôpital pendant un certain temps. Une fois le patient sorti, il est quand même recommandé d’éviter de conduire tout de suite.

Au niveau des complications, elles sont relativement rares. Toutefois, si dans les jours qui suivent l’intervention, vous ressentez de la fièvre, des nausées et des vomissements, des rougeurs, des crampes dans les jambes ou les jambes douloureuses, des étourdissements, des palpitations ou encore des douleurs à la poitrine, n’attendez pas et consultez un médecin au plus vite, cela peut être le signe d’une infection ou d’autres complications. Toutefois, ces complications ne surviennent que dans de très rares situations, mais cela ne veut pas dire que le risque est inexistant. C’est pourquoi il est primordial de bien suivre les recommandations de chaque spécialiste et de faire sa convalescence dans les meilleures conditions possibles. Dans le cas d’une chirurgie abdominale, le patient devra effectuer un séjour en soins et une rééducation. De cette manière, il pourra faire de la kiné respiratoire et avoir un suivi cardiovasculaire accompagné d’un traitement spécifique.

4. Quels sont les médecins spécialistes de l’aorte abdominale ?

Concrètement, il y a deux types de spécialistes capables de réaliser des examens de l’aorte abdominale et qui peuvent éventuellement détecter des anévrismes. Tout d’abord, il y a le radiologue. Ce professionnel est spécialisé en imagerie médicale. Il peut intervenir dans diverses situations pour réaliser des clichés pouvant mettre en évidence des tumeurs, des fractures ou encore des anévrismes de l’aorte abdominale.

Le second spécialiste est l’angiologue. Ce professionnel est un spécialiste de la médecine vasculaire. En d’autres termes, il s’agit d’un spécialiste qui réalise des examens pour vérifier le bon fonctionnement des vaisseaux sanguins et lymphatiques.

Il est aussi possible de citer le chirurgien vasculaire qui procède aux interventions chirurgicales ou endovasculaires sur le patient atteint d’un anévrisme de l’aorte abdominale. Ce professionnel exerce dans les hôpitaux et est capable de réaliser des opérations chirurgicales, cela dit, tous les chirurgiens ne sont pas formés à la pose d’endoprothèse de l’aorte abdominale.

Enfin, on peut également citer le médecin généraliste que l’on peut consulter en cas de doutes ou pour être un peu mieux renseigné sur le sujet. Très souvent, lorsque les symptômes de l’anévrisme de l’aorte abdominale surviennent, les personnes ne s’alarment pas vraiment et vont donc consulter un médecin généraliste pour savoir pourquoi elles ont ces douleurs. Par la suite, le médecin redirige les patients vers les professionnels cités ci-dessus. À côté de cela, s’il y a des symptômes de fissure ou de rupture d’anévrisme, il faut directement contacter le SAMU ou se rendre aux urgences.

5. Quels sont les examens médicaux de l’aorte abdominale ?

Pour pouvoir poser un diagnostic, le radiologue et l’angiologue réalisent, dans un premier temps, un ultrason de l’abdomen. Cette technique est un échodoppler. Cet examen permet de déceler la présence d’un anévrisme ou son absence. Selon les résultats de cet examen, s’il y a bien un anévrisme de l’aorte abdominale et que le patient doit être opéré, il faut réaliser un scanner abdominal. De cette manière, le spécialiste pourra visualiser plus en détail l’importance de l’anévrisme et déterminer quel type de matériel il va avoir besoin, dans quelle taille… Parfois, le spécialiste peut créer des endoprothèses sur-mesure avant l’opération, d’où l’importance de cet examen.

En dehors de cela, un autre examen complémentaire est réalisé. Il s’agit d’un bilan préopératoire. Dans ce bilan, le patient doit passer un scanner abdominal et une artériographie. Cet examen est relativement important, car d’une part, il permet de vérifier la fonction pulmonaire et la fonction cardiaque, mais en plus de cela, il permet de détecter la présence d’éventuels autres anévrismes. Dans 25 % des cas, lorsque le patient a un anévrisme de l’aorte abdominale, il est aussi atteint d’anévrisme au niveau des artères poplitées (genoux) ou des artères fémorales (jambes). Enfin, une consultation avec le médecin anesthésiste est aussi à réaliser.

Sources :

CHUV : anévrisme de l’aorte abdominale

Passeport santé : zoom sur l'anévrisme de l'aorte abdominale

Le Figaro santé : l'aorte

À lire aussi :

⋙ Ce trouble du sommeil renforcerait le risque de rupture d’anévrisme

⋙ Tout savoir sur la rupture d’anévrisme

⋙ Bientôt un test sanguin pour prévenir la rupture d’anévrisme ?

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