Pourquoi les sages-femmes font grève à partir de ce vendredi

C’est le troisième mouvement de grève depuis le début de l’année. À l’appel de l’organisation nationale syndicale des sages-femmes, la profession – à l’hôpital public mais aussi en libéral – inaugure « un week-end sans sages-femmes » pour réclamer une meilleure reconnaissance.

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ParHervé Naudot|

83partagespartagertwitterC’est le troisième appel à la grève des sage-femmes depuis le début de l’année. Ici à l’hôpital privé des Bonnettes, à Arras, en juin. PHOTO ARCHIVES MATTHIEU BOTTE - VDNPQR

Les sages-femmes fondaient beaucoup d’espoirs sur la mission de l’IGAS (Inspection générale des affaires sociales) qui s’est penchée sur l’évolution de leur profession, en début d’année. Elles en attendaient « une reconnaissance en adéquation avec leur niveau de formation et de responsabilités », souligne Aude Lesage, sage-femme depuis cinq ans au CH Lens et membre de la CGT. Avec, en ligne de mire, la perspective de meilleurs salaires, d’un statut revu et de conditions de travail améliorées.

Espoirs déçus : « On s’est senties humiliées par les arbitrages du ministre qui ont abouti à une prime de 100 euros nets mensuels alors que la mission de l’IGAS préconisait, non pas une prime, mais une véritable hausse de salaires de 624 euros nets par mois », poursuit Aude Lesage.

Bac + 5

Pourquoi les sages-femmes font grève à partir de ce vendredi

Les sages-femmes s’étaient déjà senties oubliées des accords du Ségur de la santé, qui leur avait octroyé une prime de 183 euros nets mensuels, la même que celle accordée aux professions non médicales.

Or, le métier est en constante évolution, avec des missions qui s’ajoutent. Depuis 2016, elles peuvent prescrire une contraception, assurer les IVG médicamenteuses ou encore prescrire les vaccins pour la mère et le nouveau-né, etc. « Aujourd’hui, nous sommes titulaires d’un BAC +5, avec quatre ans de spécialité après la première année commune de santé. »

Parmi ses camarades de promo à la fac, « l’une a exercé à l’hôpital et a fait un burn out après moins de deux ans d’exercice et s’est reconvertie dans la prévention et l’environnement ; une autre n’a jamais voulu exercer dans les conditions de l’hôpital et s’est tournée vers les structures d’accueil de femmes en précarité… » Aude Lesage le déplore : « Le plus beau métier du monde ne fait plus rêver, les conditions de travail se dégradent avec un risque pour la santé des mamans. »

Cabinets fermés

Le mouvement de grève, qui démarre ce vendredi jusqu’à dimanche inclus, devrait être très suivi. Les conséquences ? « On ne sera pas à l’hôpital et on ne travaillera qu’en cas d’assignation. Jusqu’ici, on s’est toujours arrangées entre nous, cette fois c’est fini ! Ce sera à la direction de trouver des solutions. »

On compte une soixantaine de sages-femmes à l’hôpital de Lens. Tout ce week-end, les cabinets des libérales seront fermés et les rendez-vous de suivi, annulés.

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