Blocage et occupation prolongés à Sam Viviez : "Pour nous déloger, il faudra qu'ils emploient la force !"

Autour du secrétaire départemental de la CGT David Gistau et du secrétaire général Philippe Martinez, Rodez accueille jusqu'à ce vendredi soir le congrès de l'Union départementale de la CGT, destinée à poser les grands axes de travail pour les prochaines années. Mais si les 155 représentants ont travaillé à élaborer ces décisions pour l'avenir, la situation de l'usine Sam de Viviez s'est invitée dans les débats.

Le tribunal de commerce de Toulouse a en effet acté ce vendredi matin la liquidation judiciaire et la cessation d'activité immédiate de Sam. Une décision "totalement illégale" pour David Gistau, qui annonce : "Les salariés ont décidé ce vendredi en assemblée générale à l'unanimité de poursuivre l'occupation de l'usine, de durcir le mouvement et de ne pas respecter la décision de justice et de poursuivre jusqu'à ce que nous puissions obtenir ce que nous exigeons, à savoir que Renault et l'Etat respectent leurs engagements sur le maintien de 250 emplois et de 40 millions d'euros de chiffre d'affaires. Je le dis devant vous aujourd'hui : pour nous déloger, il faudra qu'ils emploient la force !".

"La détermination est d'actualité, pas la résignation, pour l'avenir des hommes et des femmes qui travaillent à la Sam, et pour tout le territoire", poursuit le représentant syndical.

"Du métal coulé sur la nationale" et "une barricade tout autour de l'usine"

Face à la brutalité de cette décision, la colère ne s'est pas fait attendre du côté de Viviez. "Actuellement, du métal est déversé sur une route nationale proche de l'usine, explique David Gistau. Dès ce week-end, des permanences auront lieu et des barricades seront montées tout autour de l'usine". Lundi, la présidente de Région Carole Delga ira rencontrer les salariés puis, mercredi 1er décembre, jour de la Saint-Eloi, patron des métallos, une manifestation est programmée à 11h30 devant l'usine. L'ensemble des départements d'Occitanie enverront des représentants et plusieurs régions seront représentées au cours de cette manifestation qui prend, d'heure en heure, une envergure nationale.

Le rassemblement est prévu à 11h30 devant l'usine, à Viviez, et une opération "ville morte" pourrait être organisée dans le secteur, pour souligner les craintes quant à l'avenir d'un territoire tout entier.

Philippe Martinez : "On ne peut pas toujours se cacher derrière le PDG de Renault"

"Les salariés sont très inventifs... À chaque jour, une surprise pour madame la préfète, Bruno le Maire, Agnès Pannier-Runacher, Emmanuel Macron. Les fêtes de fin d'année vont être très particulières pour nous, mais aussi pour eux. Mais attention : ce n'est pas le syndicat CGT qui décide de tout, il y a des assemblées générales... Par exemple les salariés n'ont pas eu besoin du syndicat CGT pour brûler leurs cartes d'électeurs", explique le secrétaire départemental.

Venu dans le département pour assister au congrès départemental, le secrétaire général Philippe Martinez s'est bien entendu investi dans la lutte locale, prenant la parole devant plus de 3000 personnes à Viviez jeudi soir puis ce vendredi devant les syndicalistes locaux. Face à cette décision de justice, "le premier recours est la mobilisation, et vous avez vu jeudi soir qu'il y a une très forte mobilisation autour des salariés de Sam. Il existe aussi des recours juridiques que, bien évidemment, nous sommes en train d'étudier à la CGT. J'ai mis dès ce matin le président de la République et le Premier ministre devant leurs responsabilités. On ne peut pas toujours se cacher derrière le PDG de Renault, entreprise dont le premier actionnaire est l'Etat. Je ne pense pas qu'il n'y aura plus de voitures l'année prochaine... il y aura toujours besoin de fondeurs, et il y a toutes les compétences à la Sam".

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