La fin des Whalers à Hartford : souvenirs de joueurs

Un texte d'Alexandre Gascon

Bien plus que pour leurs succès, plutôt rares, sur la glace, les Whalers auront été célèbres pour avoir ramené Gordie Howe dans la Ligue nationale, pour leur logo d’époque qui traverse le temps et fait encore aujourd’hui le bonheur des nostalgiques et pour l’incomparable ritournelle, le Brass Bonanza, qui retentissait dans l’amphithéâtre vétuste chaque fois qu’ils marquaient un but.

Arrivés dans la LNH en 1979 en provenance de l’Association mondiale de hockey (AMH), ils auront connu un parcours plutôt bref dans le hockey professionnel.

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Gordie Howe et Bobby Hull avant un match des Whalers, le 8 mars 1980

Photo : Associated Press / William Smith

En 18 saisons dans la LNH, les Whalers ont atteint les séries éliminatoires à huit occasions et ont été en mesure d’en gagner une seule, en 1986, une série balayée en trois matchs contre les Nordiques de Québec avant de s’incliner, les amateurs du Canadien s’en souviendront, en sept rencontres devant Montréal lors des demi-finales de la défunte Division Adams.

Claude Lemieux avait achevé les Whalers en prolongation lors du match ultime grâce à un but du revers, devenu célèbre, réussi contre le gardien Mike Liut.

Hartford ne devait jamais revoir le deuxième tour éliminatoire, tandis que le Canadien poursuivait son chemin en route vers la conquête de sa 23e et avant-dernière Coupe Stanley.

L’agonie des Whalers aura été longue. Les assistances se sont mises à péricliter dès la fin des années 1980 sans jamais vraiment se relever, si ce n’est un soubresaut dans la dernière campagne de l’équipe une fois le déménagement quasiment assuré.

L’amphithéâtre, adjacent à un centre commercial - ce qui lui a valu le surnom loufoque de The Mall - aujourd’hui le XL Center, pouvait accueillir 15 635 spectateurs, mais en abritait plutôt dans les faits de 10 000 à 12 000 lors des dernières saisons des Whalers dans les années 1990.

Des chiffres qui ressemblent aux statistiques moribondes des Hurricanes de la Caroline en 2016-2017, là où les Whalers ont déménagé : 30es dans la LNH pour ce qui est de l’assistance avec une moyenne de 11 778 par match.

Vingt ans après le dernier match de la LNH dans cette ville, on se souvient encore des Pat Verbeek, Geoff Sanderson, Chris Pronger, Brendan Shanahan, Kevin Dineen et autres grands joueurs qui ont porté ce logo unique, encore très populaire auprès des amateurs de hockey, imaginé par un dénommé Peter Good.

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Chris Pronger dans l'uniforme des Whalers le 6 octobre 1993, contre Kirk Muller et le Canadien

Photo : La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Good a d’ailleurs raconté à la chaîne locale WFSB-TV, une filiale d’ABC à Hartford, en 2014, comment il en était venu à dessiner le mythique W avec une queue de baleine et un H intégré. Une anecdote savoureuse (Nouvelle fenêtre).

Évidemment, quelques irréductibles croient toujours au retour possible de la LNH à Hartford. Le gouverneur du Connecticut, Dannel Malloy, et le maire de Hartford, Luke Bronin, ont levé la main pour signifier leur intérêt au mois de février quand les déboires des Islanders de New York dans leur nouveau domicile à Brooklyn ont été étalés au grand jour.

MM. Bronin et Malloy ont envoyé une lettre cosignée à l’état-major des Islanders. Si la démarche n’apparaît pas des plus sérieuses pour l’instant, elle a permis de constater que la culture du hockey dans la ville n’est pas enterrée.

Pour revivre les derniers moments de la franchise du Connecticut, Radio-Canada Sports a demandé à trois anciens Whalers de plonger dans leurs souvenirs.

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Jean-Sébastien Giguère a commencé sa carrière dans la LNH avec les Whalers

Photo : Associated Press / Hurricanes de la Caroline

Jean-Sébastien Giguère, le dernier des Mohicans

Le dernier Whaler a disparu de la LNH quand Jean-Sébastien Giguère a pris sa retraite au terme de la saison 2013-2014.

Le Québécois a disputé ses huit premiers matchs dans la ligue avec Hartford à la dernière saison de l’équipe. Il y a récolté sa première victoire le 28 décembre 1996, un gain de 3-2 contre les Sénateurs d’Ottawa.

Jocelyn Lemieux, l’apogée de sa carrière

Le frère de Claude Lemieux a conclu la meilleure saison de sa carrière, soit 18 buts, avec les Whalers en 1994 après avoir été échangé des Blackhawks de Chicago.

Sean Burke, une aventure unique

Le gardien originaire de Windsor, en Ontario, a obtenu 256 départs avec les Whalers de Hartford, le record de la concession. Il était le gardien numéro 1 de l’équipe lors de la dernière saison en 1996-1997.

Au Connecticut, Burke s’est établi comme un gardien de premier plan. Il connaîtra ses meilleurs moments au détour du millénaire avec les Coyotes de Phoenix.


QUELS SONT VOS SOUVENIRS DE VOTRE PASSAGE À HARTFORD?

Jean-Sébastien Giguère : J’habitais avec Jeff O’Neil là-bas. C’était un jeune de l’organisation [5e choix du repêchage de 1994, NDLR]. Je ne suis pas sûr qu’ils feraient ça aujourd’hui, ils penseraient à leur affaire parce que Jeff était quand même assez jeune, il avait 21-22 ans. Tu mets deux jeunes ensemble, ce n’est pas nécessairement eux qui vont manger le mieux ou qui sont les plus professionnels, mais moi j’ai vraiment aimé.

On restait en banlieue de Hartford où il y avait l’aréna de pratique à Avon. C’était bien, l’aréna de pratique était vraiment bien, même pour les standards de la Ligue nationale d’aujourd’hui. Ça ferait encore le travail, il y avait vraiment un beau gymnase. C’était quelque chose de bien. Il faut savoir que personne n’habitait en ville là-bas. Le centre-ville n’est pas très très invitant.

Je me souviens, Jeff m’avait prêté sa voiture pour que je puisse me promener. J’étais arrêté à une lumière rouge après un match et tout le monde passait à côté de moi, personne ne s’arrêtait à cette lumière-là. Après ça, j’ai demandé aux gars pourquoi personne n’arrêtait et ils m’ont dit : « Tu ne peux pas t’arrêter dans ce quartier-là la nuit, trop dangereux ». Juste à côté de l’aréna. Ce n’était pas l’idéal.

La fin des Whalers à Hartford : souvenirs de joueurs

Jocelyn Lemieux : Au début, c’est un peu un choc culturel quand tu arrives de Chicago [Lemieux avait été échangé au cours de la saison 1993-1994]. Au niveau de la ville, de l’équipe, de la structure et tout ça, c’était complètement différent.

À Chicago, je sortais de l’époque de (Mike) Keenan, de (Darryl) Sutter où c’était excessivement intense, structuré et exigeant. Les entraînements et tout ce qu’on faisait étaient super exigeants. Tu arrives à Hartford et ce n’était pas la même chose. Ce n’était pas aussi discipliné qu’à Chicago. Quand l’équipe a été vendue, Paul Holmgren est sorti de son bureau de directeur général et est redevenu entraîneur. Ç’a changé un peu les choses.

C’était peut-être agréable pour les jeunes joueurs qui pouvaient s’amuser dans les endroits universitaires. Dès ma première année, mon épouse était enceinte. Pour un couple avec de jeunes enfants, c’est bien. Le rythme de vie est calme, la banlieue est quand même sécuritaire. Personne n’habitait en ville. Mais quand on vient de Mont-Laurier, on peut s’adapter à n’importe quoi.

Sean Burke : J’ai vraiment de bons souvenirs. À cette époque, c’était vraiment unique de jouer à Hartford, parce que ce n’était pas une ville avec d’autres équipes professionnelles majeures. Alors, tu étais vraiment la seule game in town, à part le sport universitaire. Les joueurs de l’équipe étaient vraiment proches les uns des autres. On vivait tous dans le même coin [à Avon, en banlieue, NDLR], ça cimente le groupe. C’était un bon endroit pour élever ses enfants, avoir une famille. Alors, mes souvenirs sont vraiment bons, exception faite du déménagement.

Le marché était trop petit, entre autres à cause des salaires qui explosaient à ce moment-là. Du jour au lendemain, il a fallu déménager en Caroline.

On jouait dans un centre d’achats. Mais c’était quand même une bonne patinoire. Ce n’est pas comme un des gros amphithéâtres récents, c’était un peu lugubre, étroit. Les vestiaires étaient tout petits.

Aujourd’hui, avec un peu de recul par contre, je me dis que c’était vraiment un endroit intime où jouer. Les amateurs des Whalers étaient passionnés. C’était presque un culte. Les amateurs, encore aujourd’hui, veulent revoir une équipe.

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Sean Burke devant le filet des Whalers, le 24 mars 1996, dans un match contre les Capitals de Washington

Photo : Reuters / Joe Giza


ÉTAIT-CE UNE BONNE VILLE DE HOCKEY?

JSG : On n’avait pas une bonne équipe, on était dans les derniers dans la ligue. Ce n’était pas tout le temps plein, mais je sentais qu’il y avait de l’enthousiasme pour l’équipe. Il y avait des partisans qui connaissaient le hockey. Il y avait beaucoup d’atmosphère dans l’aréna. Mais vu qu’on n’était pas très bons, avec les rumeurs de déménagement et tout, je pense que les gens venaient moins. En général, j’avais l’impression que c’était une bonne ville de hockey et même de sport.

JL : Le plus gros choc était de voir autant de sièges vides. Quand on jouait contre Boston, il y avait plus de monde de Boston, même chose contre Philadelphie. C’était ordinaire. La compétition à Hartford, c’était les Huskies de UConn (Université du Connecticut) qui étaient une force au basketball masculin et féminin.

Dans une ville universitaire comme Hartford, il y avait pas mal plus de monde aux matchs de basket qu’aux matchs de hockey.

SB : Je ne dirais quand même pas que c’était une ville de hockey. C’était d’abord et avant tout une ville universitaire, c’est ce qui avait de plus gros en ville (le basketball de l’Université du Connecticut). Mais parce qu’il n’y avait pas d’autres sports professionnels majeurs, les gens nous soutenaient. Tu avais beaucoup d’amateurs des six équipes originales, beaucoup de partisans des Bruins de Boston et des Rangers de New York, c’est vrai. Mais pour ceux qui nous suivaient, les Whalers étaient vraiment devenus leur équipe.

Le hockey a réussi à implanter ses racines, tu voyais de plus en plus de jeunes jouer au hockey. Quand tu as une équipe de la LNH dans ta ville, les jeunes veulent apprendre. Il y a une proximité dans la ville, c’est une ambiance de communauté. Ce n’est certainement pas pour tout le monde, et ce n’est pas non plus de la taille des marchés actuels de la ligue, mais c’était intéressant d’y jouer.

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Glen Wesley dans l'uniforme dans Whalers le 31 janvier 1997 dans un match contre les Mighty Ducks d'Anaheim

Photo : Getty Images / Todd Warshaw /Allsport


SENTIEZ-VOUS QUE LE DÉMÉNAGEMENT DE L'ÉQUIPE ÉTAIT IMMINENT?

JSG : Il y avait des rumeurs. Ça prenait un nouvel aréna, ça, c’est clair. Il était dans un genre de centre d’achats (le complexe Civic Center). Tout était en tôle, ce n’était pas très beau. Il fallait en bâtir un nouveau et il n’y avait pas d’argent. Dans ce temps-là, aux États-Unis, il n’y avait pas d’argent public de disponible. Ce n’était pas une idée très populaire.

JL : Pas vraiment. Mais c’est sûr que l’amphithéâtre était vétuste. L’aréna faisait partie d’un centre d’achats dans lequel il y avait plus d’espace à louer que d’occupé. Ça ne pouvait pas rester comme ça.

L’économie a beaucoup à voir dans tout ça. C’était une ville principalement de compagnie d’assurances à l’époque et tu parles d’une ville universitaire, ce n’est pas nécessairement des gens qui ont de gros revenus pour soutenir des événements sportifs.

SB : On était naïfs, la plupart d’entre nous. On se disait que peu importe où l’on déménagerait, ce serait un bon endroit. Ça faisait plusieurs années qu’il y avait des rumeurs, les gars étaient tannés, ils se disaient qu’on le fasse et qu’on n’en parle plus. Mais tu réalises aussi que tu vas laisser tes amis derrière, la communauté.

J’ai été là cinq ans. J’étais vraiment attaché à la communauté, à certaines personnes. C’était déroutant parce que jusqu’à quelques semaines avant la fin de la saison, la rumeur nous envoyait à Columbus. Tout le monde s’était tourné vers cette ville et, soudainement, on nous a annoncé que c’était la Caroline.

Mais, évidemment, c’était bizarre. Durant cette année-là, c’est ce que tout le monde avait en tête. C’est la première chose dont on discutait en arrivant à l’aréna. Jouer au hockey devenait secondaire.

Certains gars se préparaient à faire leurs adieux à leurs amis, d’autres étaient fébriles à l’idée de commencer un nouveau chapitre de leur vie, d’autres pensaient à se faire échanger, etc.

C’était difficile de se concentrer.


AVIEZ-VOUS L'IMPRESSION QUE PETER KARMANOS VOULAIT DÉMÉNAGER LE CLUB QUAND IL L'A ACHETÉ EN 1994?

JSG : Je ne suis pas certain, mais honnêtement, je pense qu’il serait resté. C’est plus une ville de hockey que la Caroline [Raleigh, domicile des Hurricanes, NDLR].

JL : Non, on ne le sentait pas du tout. La première chose qu’il a faite c’est de réaménager notre vestiaire, plus confortable. C’étaient de gros changements en ce qui concerne l’aménagement : un nouveau gymnase, un vestiaire agrandi, rénové. On sentait qu’il y avait une poussée pour essayer de développer à nouveau le marché du hockey. J’ai été déçu un peu. À un moment donné, il a commencé à avoir beaucoup de rumeurs et ça a tourné au vinaigre. Mais au début, on n’en avait aucune idée.

SB : Je ne sais pas. Je ne pourrais pas dire. Nous (les joueurs), l’avons appris environ un mois avant la fin de la saison. M. Karmanos nous a tous réunis. Il s’est levé et nous a dit que c’était à 95 % sûr qu’on déménageait. À ce moment-là, il nous parlait de Columbus. Le lieu n’était pas défini, mais on nous répétait que l’équipe vivait ses derniers moments à Hartford. Ce n’était pas vraiment idéal. Au moins, on l’a su un petit peu à l’avance.

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Sean Burke en action le 8 mars 1997, contre les Maple Leafs de Toronto

Photo : Reuters / Andy Clark


CROYEZ-VOUS À UN RETOUR DE LA LNH À HARTFORD?

JSG : S’il y avait une infrastructure, ce serait faisable [qu’une équipe s’y installe à nouveau]. Mais il y a plusieurs autres villes qui ont déjà un aréna et tout. Pour moi, ils sont au bas de la liste, mais c’est une équipe du Nord-est américain. Ils ont l’Université du Connecticut, mais à part ça ils n’ont pas d’équipe professionnelle. C’est quand même une grosse région Hartford. Je ne dis pas que ce serait impossible, ce n’est pas loin de New York. Faisable, mais je ne pense pas que ce soit dans l’intérêt de la ligue d’y aller.

JL : Je n’y crois pas. L’État du Connecticut est pas si mal quand on parle de chômage, mais la ville de Hartford, le pourcentage est très élevé. Non seulement les gens sortent de la ville, ils vont de plus en plus en banlieue éloignée. Ce n’est pas un bon signe.

Si Québec n’a pas été capable d’avoir une équipe encore avec le super centre qu’ils ont construit, je ne peux pas croire que Hartford pourrait être un candidat avec des rénovations seulement.

Il y a des rêveurs, tout comme les gens à Montréal qui voudraient avoir une équipe de baseball, comme les gens à Québec veulent retrouver les Nordiques. Tu auras toujours de vrais partisans qui vont y croire jusqu’à la fin de leur existence. Mais si Québec est incertain pour la Ligue nationale de hockey parce qu’ils ne veulent pas ajouter une équipe dans l’Est, et tout ça avec une situation économique plus favorable qu’à Hartford. Ça va être difficile.

SB : La seule façon où ça pourrait peut-être devenir une possibilité, c’est avec un nouvel aréna. Et en plus, ça prendrait le soutien de grandes entreprises, de commanditaires. Il ne faut jamais dire jamais, on a vu d’autres petits marchés réussir aussi, j’aimerais y croire. Oui, les partisans étaient passionnés, mais ça prend beaucoup plus que ça.

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Un partisan des Whalers au Whalers Fan Fest, le 14 août 2010

Photo : Associated Press / Hartford Courant, Stephen Dunn


SUR LE PLAN SPORTIF, COMMENT ÇA S'EST PASSÉ?

JSG : J’étais le quatrième gardien de l’organisation. J’étais dans le junior (avec les Mooseheads d’Halifax), mais les Whalers n’étaient pas contents de leur gardien de but dans les mineures, c’était Manny Legace. Ils n’étaient pas satisfaits de lui. Il n’était pas en bonne condition physique, alors ils ont voulu lui lancer un message. Au lieu de le rappeler, comme ils savaient que leur saison n’allait nulle part, ils m’ont rappelé. C’était plus pour lui envoyer un message que d’autre chose, mais ça faisait mon affaire. Ç’a été une belle expérience, malgré que ce n’était pas les huit meilleurs matchs que j’ai joués dans ma vie.

J’étais là quasiment deux mois. J’ai joué juste huit matchs, mais j’étais le deuxième gardien quand j’étais là, Sean Burke était blessé. Jason Muzzatti était le numéro 1 pendant ce temps-là.

J’ai appris à connaître Sean Burke. Tout au long de ma carrière, je l’ai croisé. Il travaillait avec les Coyotes de Phoenix après. Je l’ai bien aimé. J’ai même été cochambreur avec lui et il m’a donné de bons conseils.

Ce sont de bons souvenirs. Je me considère chanceux d’avoir joué dans la LNH. Quand je disais aux jeunes recrues, pendant mes dernières années dans la ligue, que j’avais commencé à Hartford, ils avaient tous la même réaction, ils partaient tous à rire.

JL : J’ai connu de bons moments, j’avais la chance de jouer beaucoup dès mon arrivée. Pierre McGuire m’a utilisé jusqu’à épuisement et quand tu es dans une situation comme à Chicago où mon temps d’utilisation était de plus en plus coupé, eh bien là ça devenait le fun pour moi.

J’ai quand même apprécié mon vécu là-bas. J’ai même été choisi le joueur favori des partisans une saison. Si McGuire n’était pas parti, je pense que je serais devenu assistant, peut-être même capitaine.

SB : Je n’étais absolument pas un vétéran avant d’arriver là-bas, en dépit de mon temps au New Jersey. Les Whalers m’ont permis de devenir un gardien établi dans la Ligue nationale de hockey.


ÉTIEZ-VOUS TANNÉ D'ENTENDRE LA CHANSON THÈME DES WHALERS, LE BRASS BONANZA?

JSG : Ha ha ha! C’est un classique. Les gars trouvaient ça drôle. Les gars sautaient sur la glace et c’était motivant. Je le répète, il y avait beaucoup d’atmosphère dans l’aréna.

JL : Oh boy. Justement, je vois Hartford comme une franchise qui n’a pas évolué, qui est restée au même niveau trop longtemps. La majorité des gars qui ont joué là longtemps en avaient assez de l’entendre. Même si les gens qui l’entendaient à l’occasion trouvaient ça intéressant. Pour les joueurs, on aurait aimé ça que ça évolue.

SB : Je ne me souviens pas en avoir été écoeuré. Je me rappelle que, quand Brian Burke est devenu le directeur général, il a voulu arrêter ça. Ça n’a pas passé du tout. Les supporteurs sont devenus fous et ils ont été obligés de ramener la chanson. C’est drôle à dire, mais j’ai compris à ce moment-là que ça faisait vraiment partie de la culture de hockey de Hartford.

Mais je ne m’en suis jamais tanné parce que ça voulait dire qu’on venait de marquer.


VOTRE PLUS BEAU SOUVENIR?

JSG : J’en ai deux en fait, c’est le premier match que j’ai joué contre Philadelphie, on avait perdu 3-2. Ma première victoire contre Ottawa, il me semble que c’était à Hartford [victoire de 3-2 à domicile, NDLR]. C’est un beau souvenir, c’est toujours spécial quand tu peux avoir une victoire dans cette ligue-là.

JL : Le meilleur souvenir que j’ai, c’est mon fils qui est né pendant que j’étais là bas. C’est un natif de Hartford.

SB : Je me rappelle de mon dernier match, ma fille n’avait que deux ans et demi. Elle est venue sur la glace, on faisait le tour ensemble. On saluait les partisans, je les remerciais. C’était une belle période dans ma vie. Je n’ai pas toujours eu la chance de jouer dans des marchés qui me soutenaient, qui soutenaient l’équipe. Ma famille a beaucoup aimé aussi.

Le dernier match, c’était doux-amer. Nous avions gagné 2-1 contre Tampa Bay et c’est vraiment là qu’on a réalisé qu’on ne jouerait plus jamais dans cet aréna, mais on n’était pas encore certain de l’endroit où l’on déménagerait. C’était une drôle de façon de finir.

La seule chose qui manquait, c’était le succès. J’ai encore aujourd’hui de bons amis là-bas. On avait beaucoup de bons joueurs : Chris Pronger, Geoff Sanderson, Brendan Shanahan. On avait beaucoup de bons morceaux en place, mais malheureusement pas de succès.

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Geoff Sanderson dans l'uniforme des Whalers le 31 janvier 1997 dans un match contre les Mighty Ducks d'Anaheim

Photo : Getty Images / Todd Warshaw /Allsport

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