Quand les femmes agissent en «hommes» | JDM

Le Parti libéral du Québec ne cesse de faire la manchette à cause des bisbilles entre ses députés. La cheffe du parti, Dominique Anglade, a retiré à la députée Marie Montpetit sa responsabilité de porte-parole de la Santé et des Services sociaux la fin de semaine dernière avant de l’exclure du caucus hier. Gaétan Barrette, pour sa part, a perdu son poste de critique des Finances publiques et du Conseil du trésor.

Madame Montpetit avait attaqué le Dr Barrette pour ses positions envers les médecins de famille. Au sein du PLQ, le climat n’est pas joyeux. C’est le moins que l’on puisse dire.

Or hier, on apprenait dans La Presse que Marie Montpetit aurait plutôt été écartée par sa cheffe à cause d’une plainte pour harcèlement psychologique. Il apparaît que son comportement était déjà connu au temps où elle était ministre de la Culture dans le gouvernement Couillard.

Selon les témoignages recueillis par notre confrère de La Presse, la députée aurait dénigré des membres de son entourage personnel, les aurait traités d’incompétents tout en sacrant contre eux comme un charretier. Et ce, à plusieurs reprises.

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Mauvais exemple

En d’autres termes, Marie Montpetit aurait adopté un comportement qui était dans un passé récent celui d’hommes en politique, mais aussi en situation hiérarchique, quel que soit le milieu de travail.

Sans doute madame la députée Montpetit est-elle une militante de l’égalité entre les sexes. Mais elle devrait se rendre compte que les comportements détestables à l’endroit des subalternes ne sont plus tolérés chez les hommes.

Pour parler franchement, ajoutons que contrairement à la rectitude politique, qui attribue aux femmes le monopole de la vertu, l’agressivité, l’arrogance, l’autoritarisme et la vulgarité verbale peuvent aussi être leur fait.

Rien n’est épargné à la cheffe du PLQ, Dominique Anglade, qui à l’évidence a du mal à exercer une autorité dans son parti où des élus remettent en question aussi leur carrière future, les yeux braqués sur les sondages, peu encourageants à une année des élections générales.

Pénurie de candidats

Le PLQ n’attire guère de nouveaux candidats. À sa décharge, il est vrai que les nouvelles générations de militants politiques inspirés, quel que soit le parti, ne sont pas légion de nos jours dans nos pays démocratiques.

Les serviteurs de l’État, tels qu’on les a connus au Québec au temps où la politique était valorisée et respectée par les électeurs, appartiennent bel et bien au passé. Les personnalités charismatiques animées par la foi dans le progrès ne courent pas les rues. Comme ces grands leaders de la seconde moitié du 20e siècle en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis et au Canada, y compris au Québec.

Certains parlent de creux de vague, de changement de paradigme, voire de décadence. Les réseaux sociaux ont fabriqué trop de politiciens qui fonctionnent au ras du sol, sans hauteur de vue, sans vision à long terme, en exerçant le pouvoir, à l’écoute des influenceurs et autres manipulateurs sociaux. Le PLQ n’est pas et ne sera probablement plus jamais le grand instrument d’émancipation sociale qu’il était autrefois. Déraciné de sa base francophone, le PLQ s’effiloche devant nos yeux attristés.

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