L’obésité touche de manière inégale les milieux sociaux

L’obésité [1] est près de deux fois plus répandue au sein des catégories les plus modestes (18 % chez les ouvriers et les employés) que chez les catégories plus aisées (10 % chez les cadres supérieurs), selon l’édition 2020 de l’étude Obépi-Roche [2]. En vingt ans, la part de personnes obèses parmi l’ensemble des adultes a progressé de près de sept points, passant de 10 % en 2000 à 17 % en 2020. Aujourd’hui, près de 8,6 millions de personnes sont concernées. L’augmentation de la fréquence de l’obésité a touché autant les femmes que les hommes, ainsi que toutes les tranches d’âge, selon cette étude.

De la même façon, tous les milieux sociaux ont connu une hausse de la proportion d’adultes obèses au cours de cette période. Cependant, l’extension de l’obésité se limite à 2,5 points supplémentaires en 20 ans chez les cadres supérieurs, tandis qu’elle est de neuf points chez les employés et de huit points chez les ouvriers. Les inégalités sociales se sont donc accrues sur la période : si les ouvriers étaient à peine 1,5 fois plus concernés en 2000 que les cadres supérieurs, ce rapport atteint deux fois plus en 2020.

Le milieu social participe en effet fortement à la détermination de l’obésité. L’étude précédente, menée en 2012, montrait d’abord l’importance du revenu : à cette époque, plus de 25 % des adultes vivant dans un foyer aux revenus mensuels inférieurs à 900 euros par mois étaient obèses, contre 7 % de ceux qui disposaient de 5 300 euros et plus. Le niveau de diplôme a aussi été mis en évidence. Le taux d’obésité était trois fois plus élevé chez les personnes d’un niveau d’instruction équivalent à celui de l’école primaire en 2012 (24,5 %) que chez les diplômés d’un doctorat (7,3 %).

L’obésité touche de manière inégale les milieux sociaux

La corpulence est pour partie une question de normes sociales corporelles (voir encadré). Mais l’obésité est bien aussi une maladie qui entraîne des conséquences parfois dramatiques pour ceux et celles qui en sont victimes. Les pratiques alimentaires, l’attention portée au corps et en particulier à la minceur ne sont pas les mêmes selon les milieux sociaux. Le fait de pratiquer un sport, d’avoir une alimentation diversifiée et saine, de consulter régulièrement un médecin, etc. limitent le risque de devenir obèse. Au bout du compte des facteurs génétiques se combinent aux modes de vie pour expliquer l’obésité.

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